Minembwe le 11/10/2022
Depuis l'assassinat du casque bleu de la monusco à Madegu centre en date du 30 septembre dernier, les mesures de sécurité ont été renforcées à Madegu par les FARDC, la PNC et la Monusco. Conjointement ils font des patrouilles dans plusieurs villages de Minembwe, les effectifs de la monusco ont été également renforcés, les véhicules militaires, les chars de combat de la monusco, accompagnés des éléments lourdement armés circulent pendant la nuit dans ce petit centre de Madegu, personne ne peut y accéder à partir des heures de la soirée. Malgré toutes ces mesures prises, dans la soirée d'hier mercredi 5 octobre 2022 vers 21heures nous avons été surpris par des détonations d'armes justement dans ce même centre. La population traumatisée par plusieurs années de conflits armés est paniquée et nous appelle pour connaître les causes de ces coups de balles, nous essayons de contacter les services de sécurité sur place, ils nous répondent par un silence radio, certains courageux nous disent suivre la situation et nous promettent la suite dès que possible.
Dans la matinée de ce jeudi 6 octobre, nous sommes surpris par ces réponses de la part des officiers FARDC de la 12ème brigade : 1. Ils ont encore attaqué la monusco sans d'autres détails
2. Trois jeunes Twirwaneho sont venus attaquer la monusco.
Ces genres de réponse nous inquiètent à plus haut niveau.
1. Un faux-fuyant pour couvrir leur incapacité de maîtriser la sécurité dans un petit centre comme Madegu ?
2. Un montage de scénario pour trouver les raisons de s'attaquer aux populations innocentes ( qui veut noyer son chien l'accuse de la rage dit-on). Nous n'avons pas besoin d'entendre des telles spéculations, les FARDC doivent cesser de nous distraire, ils ont l'obligation de résultat et non de moyen, pour quoi ne pas nous présenter les auteurs de cette insécurité depuis tout ce temps ?
En effet, ça fait plusieurs jours que le colonel Rugabisha Alexis qui assure l'intérim du commandant de la 12ème brigade cherche à trouver des raisons qui lui permettent de justifier les opérations militaires contre Twirwaneho. Ses hommes toutefois ne sont pas d'accord avec lui car selon eux, c'est mourir inutilement dans une guerre sans nom, ils arrivent même à dire que ce colonel a ses motifs personnels pour prétendre que Twirwaneho menacerait la sécurité de la population et /ou des militaires FARDC dans Minembwe. Pourtant ces derniers ne font que se défendre contre les attaques des maimai dans les périphéries de Minembwe seulement.
La société civile encourage les militaires FARDC à dire la vérité à leur hiérarchie, à privilégier la paix, à protéger la population et ses biens sans discrimination, à collaborer avec les autorités locales pour trouver des solutions aux problèmes locaux.
Ces jeunes gens qui sont dans les FARDC, ces jeunes gens de Twirwaneho ;sont tous des congolais, ils ont tous droit de vivre en paix dans leur pays, ils ont également besoin de faire vivre leurs familles, pourquoi alors les pousser dans des conflits inutiles ?
*NB* Au moment où nous rédigeons ce texte les militaires FARDC de la 12ème brigade sont entrain de larguer des bombes dans la localité de Kawela à une dizaine de kilomètres de Madegu, les écoliers et leurs enseignants sont en débandade ,le bilan n'est pas encore connu.
La société civile exige une enquête indépendante pour élucider les raisons de ce regain d'insécurité dans Minembwe . Les forces de la monusco doivent être prudentes , elles risquent de se retrouver sur la liste des personnes qui violent les droits de l'homme dans ces conflits armés des hauts plateaux.
Fait à Minembwe, ce jeudi 6 octobre 2022.
Pour la société civile noyau de Minembwe, Ruvuzangoma Rubibi Saint-cadet,
président.
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