Friday, August 28, 2020

ET SI L'ETAT CONGOLAIS REMETTAIT LES BANYAMULENGE ENTRE LES MAINS DE L'ONU PLUTÔT QUE DE LES EXTERMINER PAR UN GÉNOCIDE À PETIT FEU

Minembwe le 26, Août 2020,

Dernier massacre en date du 24 août 2020 à  Katobwe moyen plateau à quelques dizaines de kilomètres de Runigu route Uvira-Bukavu. Six jeunes banyamulenge en route pour les hauts plateaux saluer leurs parents après 5 mois de confinement sont repérés,  chassés pendant 2 jours et tués comme un gibier à  la merci des prédateurs. 

 Le colonel Bigawa de FRDC les accuse d'aller porter secours à Gumino ou à Twirwaneho mais rien n'indique sur eux et dans leurs bagages qu'il s'agit des combattants.  Aucune arme trouvée sur eux.  Aucun signe indicateur de quelque façon que ce soit.  Mais simplement parce qu'ils ils sont des banyamulenge et jeunes.   La plupart sont de moins de 18 ans . Mais ils sont des banyamulenge et méritent ipsofacto de mourir puisque le gouvernement congolais ou ses représentants sur place en ont décidé ainsi.  

Des blessés parmi eux , captifs,  sont achevés à l'arme blanche après des heures de torture par des jeunes civils fuliru sous la supervision du colonel  criminel.  Qui promet à leurs mères au cri de " laissez vivre nos enfants et tuez nous à  leur place , imaginez -vous la douleur de votre maman si on vous tuait à la machette sous ses yeux ".

  Le colonel baisse les yeux    et lâche, " j' aimerais tous  vous voir emballés dans des cercueils peuple de vipère ". Et de  s'enfoutre  carrément de la douleur des femmes pleurant leurs fils. Mais la tradition africaine veut que ce genre des pleurs soit la source de la malédiction.  Les femmes sont porteuses de la vie en leur sein . Elles sont par conséquent le porte-bonheur et porte-malheur.  

Pour rappel,  ce genre des crimes insensés avaient précédé la grande guerre congolaise   de  1996, et son prolongement de 1998. Une guerre dite africaine puisqu'elle a vu la participation de plus de 6 états rangés les uns contre les autres.  Conséquence,  on parle de 6 millions des morts de congolais en espace  de  6 ans . De 1998 à 2004 avec l'avènement de San City qui a vu mettre  un terme à la guerre. 

Les assassinats et harcèlement des banyamulenge ont atteint un point culminant.  Et pour des raisons inavouées.  Les jeunes fuliru,  bembe et nyindu contre lesquels nous nous battons circulent librement.  Ils viennent du Malawi,  du Mozambique,  d' Afrique du sud etc.saluer leurs parents ou en appui des Maimai .  Les  Forces armées congolaises ne les ont jamais inquiétés.  Les Maimai tuent impunément les banyamulenge depuis 2017 jusqu'à ce jour.  Mais lorsque les Twirwaneho descendent à Kipupu récupérer leurs biens pillés,  le prix Nobel de la paix   le Dr Mukwege crie au massacre à répétition des Congolais par des Tutsi  banyamulenge. 

Quand les victimes s'interrogent sur une telle partialité,  la terre entière se lève pour défendre le fils unique en son genre. La société civile crie au scandale,  les mouvements citoyens mettent en garde,  les églises protestante ( CEpza ) et catholique ( évêque d' Uvira), pointent  du doigt à  ceux qui osent salir la sainteté. Les  ministres ,  les députés provinciaux et nationaux se disent interloqués ainsi de suite. 

Un homme,  une femme peut être injuste. Recadré  (e) par le reste. Mais quand une institution,  lorsque une armée nationale,  la police , les services de renseignement ainsi que le sommet de l'état peuvent tous unanimement fermer les yeux à  la destruction massive et radicale d'une   communauté cela s'appelle un génocide. 

Cependant les banyamulenge optent pour la vie. Ils choisissent de vivre et refusent la fatalité.  

De quelle manière donc ? Du fait du rejet par le pouvoir et l'état congolais, ils  demandent au président de la république démocratique du Congo son Excellence Antoine Tshisekedi Tshilombo de les remettre sous la protection de l'organisation des nations unies.  Qui doit leur trouver un pays d'accueil pour qu'ils vivent et échappent à un génocide savamment conçu.  Au cours duquel ils sont tués un à un par les agents de l'état, l'armée nationale en silence et méthodiquement. 

Où a-t-on déjà vu les élus du peuple, les pasteurs , les évêques,  le prix Nobel,  les généraux,  le conseil des ministres,  le candidat président tous comme un seul homme se lever contre une communauté minoritaire sans défense et sans le moindre contredit de leur revendication ? Personne  n 'est capable de nous opposer le contraire de ce que nous disons à propos des crimes qui nous sont quotidiennement infligés. 

Monsieur le président,  vous êtes comme nous une créature et un homme de foi en Dieu. Nous vous demandons de vous épargner le versement du sang d'un peuple minoritaire et apolitique qui ne vous combat en rien. Les enfants de banyamulenge portent le nom kassain de Tshisekedi depuis le vivant de votre père Étienne Tschisekedi. Un président de la république est un mandaté du Dieu Vivant.  Il a le pouvoir de punir et de sauver. 

Vous avez promis de venir à Minembwe où il aurait été possible que vous vous rendiez compte du peuple de banyamulenge mais ça n'a pas été fait. 
Le monde entier se ligue contre nous pour des fausses raisons et vous pensez comme lui que les banyamulenge sont des ennemis de la république.  Non , Excellence Monsieur le président. Ils n'ont ni la volonté ni le pouvoir (en aucune manière) de porter atteinte aux institutions de la république légalement établies.  Donnez - vous une minute de réflexion et de vérification,  le Saint esprit vous dira le contraire de ceux que les ennemis de la paix et de votre pouvoir vous disent sournoisement pour nuire à la bonne cohabitation des peuples du sud kivu et au bon fonctionnement de votre pouvoir. 

Fait à bukavu,  samedi 28 août 2020
Jean Scohier Muhamiriza 
Journaliste indépendant

Monday, August 24, 2020

Situation Socio-Sécuritaire dans les Moyens Plateaux de Fizi-Baraka

*Ambassadeurs de la Paix & les Communautés Désarmés : Situation Socio-Sécuritaire dans les Moyens Plateaux de Fizi-Baraka par Muhumuza Jacques*

*August 24, 2020 admin*



Depuis plusieurs années, les Hauts et les Moyens Plateaux de Fizi, Uvira, Mwenga font face à des violences sans précédent. Les trois-quatre dernières années ont vu cette situation socio-sécuritaire se détériore pour de raisons diverses. Alors qu'il s'agit des attaques armées souvent contre les civils, plusieurs acteurs dans la région tendent à interpréter cette crise comme étant de la violence intercommunautaire. Comme les groupes armés s'identifient souvent aux groupes ethniques, cette interprétation communautaire domine plus le débat.
Alors que toute la partie Haut Plateau a été en crise profonde, es localités de Mutambala et Bibogobogo avaient connu une certaine accalmie par rapport aux plateaux de Bijombo, Minembwe, Kamombo et Itombwe ces deux dernières années. Les localités sont habitées principalement par les communautés Babembe, Banyamulenge, Bafuliro et Banyindu. Ce dernier temps, a la suite de la crise qui secoue les Hauts Plateaux, de centaines voire de milles ont fui les affrontements pour se refugier vers le moyen Plateau ; ce qui complique la fragile situation existante.
Les efforts des ambassadeurs de la paix et ceux des communautés ont joué un rôle déterminant pour que cette accalmie ait lieu. Toutefois, leurs efforts ne peuvent aller au-delà de leurs forces et marge de manouvres. Le Moyen Plateau faut actuellement face à une recrudescence des attaques armées, indépendamment des dialogues multiples qui ont été mises en place et organisées ces dernières années. L'armée, les Nations Unies mais aussi les autorités administratives locales semblent toujours croire qu'il s'agit d'une question des communautés. D'une manière non négligeable, l'armée a failli à ses missions ; et il est aussi probable de ne pas exclure une certaine complicité au sein du commandement des forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
A ce stade, les communautés et Ambassadeurs de la Paix sont désarmés, incapables de ne plus tenir devant la force du mal et les armes alors que ceux qui sont censés protéger ne le font pas. Les communautés et Ambassadeurs de la paix sont au bout de leurs souffles. Ils interpellent les NATIONS UNIES et la MONUSCO par rapport à ce drame qui va s'abattre sur cette partie du territoire Congolais. Comme la seule force neutre, il est important de leur signifier que l'histoire retiendra que devant ce cri d'alarme, les Nations Unies et la Monusco en particulier ont eu le courage de continuer à croire que le conflit est communautaire et que celles-ci pourront en trouver une issue. En bas, voici les efforts fournis par les communautés et Ambassadeurs de la paix et la situation se dégrade du jour au jour :

Composition de Hauts Plateaux de Mutambala & Bibogobogo :

Les Hauts Plateaux sont composés de villages suivants : Bibokoboko I, Bibokoboko II, Kafulo, Kilola , Kalele, Rurimba I, Rurimba II, Mugorore I, Mugorore II, Kabembwe, Mugono, Tubuki, Kakunga, Bitariro, Kashongo, Mugunga I, Magunga II, Muhebwa, Kavumu, Lutabura, Nyakisozi, Kakuku, Kakombe, Kilumbi, Kakamba, Lumanya, Mulima , Lusuku, Ngulube, Kabwale , Kanguli, Nakieli, Basikatete.
Selon le rapport de 2019 des services de l'Etat civile, les moyens plateaux de Fizi sont habités par 32.600 personnes. A ces populations locales, s'est ajoutée une grande population estimée en la moitié de celle-ci en provenance de hauts plateaux. Cette donne est à tenir en considération en examinant la situation actuelle ; mais aussi, l'expérience de Hauts plateaux devraient nous éclairer sur l'avenir de Mutambala et Bobogobogo.

Chronologie des dialogues intercommunautaires

Depuis quelques années, les dialogues intercommunautaires qui ont été réalisées dans les moyens plateaux de Fizi pendant la période de crise dans les hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga pour renforcer la cohésion et la cohabitation pacifique entre les communautés qui vit dans l'entité. Quelques données à titre illustratif liées à la situation socio-sécuritaire depuis 2018 jusqu'à 2020 peuvent se résumer de la manière suivante :

En date du 27- 28/07/2018 à Rurimba I (Bibogobogo), un dialogue avait convié des représentants de toutes les communautés (Babembe, Bafuliru, Banyindu, Banyamulenge). Durant ce dialogue, on a échangé sur l'importance de maintenir la cohésion sociale et renforcer la cohabitation pacifique. Il a été aussi question dans cette rencontre de mettre en place un cadre de concertation intercommunautaire appelée : Fondation Bibogobogo -Mutambala (FBM). Durant les deux jours d'échange c'est la population eux- même qui a pris toutes les charges de restauration des participants. Donc, c'était une initiative locale et financée localement.

En date du 25/05/2019 à RurimbaI encore une fois, il y a eu encore un dialogue auquel on a associé de Pasteurs d'église, les notables et les sages des différents communautés. Il avait été question de renforcer les acquits du FBM.

En date du 09- 10/08/2020 à Nyakisozi- Lutabura, il y avait eu aussi des discussions dans le meme sens en présence du Chef de Secteur de Tanganika Monsieur John MULONDANI en compagnie de Chefs de Groupements, quelques notables de deux secteurs Mutambala et Tanganika, les Pasteurs, Sages des différentes communautés. On a échangé beaucoup sur la situation sécuritaire et prendre des stratégies et mécanismes de prévenir les violences

En date du 04/12/2019 à Baraka on avait organisé un atelier organisé par le Cadre de Concertation Intercommunautaire (CCI) en collaboration avec Fondation Bibogobogo -Mutambala ( FBM). De discussions avaient couvert la situation sécuritaire : les tueries des éleveurs à Sebele , Malinde et Kafulo, les vols des bétails ainsi de suite. De différentes autorités ont été conviées : les Chefs coutumiers, les notables, les autorités militaires, la Police, la Monusco Baraka, le représentant de la Mairie de Baraka ainsi que les différentes couches de la population. Cet atelier a été financé par Réseau Organisationnelle d'Innovation (RIO) Centre Régional pour la Paix.

En date du 27/02/2020 à Bibokoboko il y avait eu une rencontre de la population venant de Baraka, Kafulo, Kalele, Kilola et d'autres villages pour encore une fois discuter de la situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus. C'était encore une fois devant la présence de Chef de Groupement Basimukindje. On a échangé sur la sécurité des éleveurs et leurs bétails après plusieurs incidents survenus à Kafulo.

En date du 28/02/2020 à Kakuku la population des toutes tribus confondues étaient sur place pour évaluer la situation sécuritaire après quelques incidents des volés de bétails et tueries des éleveurs dans les axes des transhumances et prendre des mesures de prévention des violences dans l'entité en général.

En date du 06/06/2020 à Mugono les représentants de toutes tribus confondues se sont réunis pour discuter sur les problèmes sécuritaires en rapport avec des actes des razzias de bétails par le groupes armés Mai Mai. Ces représentants avec leurs notables ont échangé en présence du Colonel Karate de la FARDC qui le commandant FARDC dans cette partie. Après les échanges les participants ont formulé les recommandations à respecter pour prévenir les violences contre les civiles.

En date du 25/07/2020 à Kakuku les représentants de toutes les communautés se sont réunis pour évaluer la situation sécuritaire dans la zone. Après avoir constaté qu'il y avait plusieurs actes et d'incidents en rapport avec les vols multiples des bétails, la propagation des rumeurs qui crée la panique et la peur entre les populations. Les participants ont pris des mesures de combattre toute forme de messages, audios qui propage la division et la haine entre les communautés.

En date du 03/08/2020 à Tujenge, il y avait une rencontre intercommunautaire en présence du représentant du Chef de Secteur Mutambala. Dans leur suite, il y avait aussi des notables de Kafulo, Bibokoboko, Kalele et d'autres villages. Ils ont échangé sur la situation sécuritaire en général en particulier sur les actes des violences (tueries des éleveurs, vols des bétails et d'autres menaces) à Kafulo, Sebele, Katanga, Malinde.
Enfin, il s'est avéré que ces efforts ne pourront pas arrêter ceux qui veulent déstabiliser cette partie du pays.

3. Attaques armées menées par les MaiMai contre les éleveurs Banyamulenge
En dépit de multiples dialogues, les incidents ciblant les civils non-armés ne cessent de se multiplier. D'une manière particulière, elles sont menées par les MaiMai contre les éleveurs Banyamulenge.
3.a. Les éleveurs qui ont été tués

En date du 18/09/2019 à Mutambala groupes armés Mai Mai a tué Monsieur SENKARA Edinas

En date du 30/09/2019 à Kananda groupes armés Mai Mai ont tués deux éleveurs dont Monsieur MUSAFIRI BUDAMU et Monsieur BINYANA SERUHUMBYA

En date du 17/12/2019 à MALINDE, les groupes armés Mai Mai a tué Monsieur RUBIBI KASA

En date du 30/12/2019 à SEBELE groupes armés Mai Mai a tué Monsieur KABUNDA Enock

En date du 24/04/2020 à MUTAMBALA groupes armés Mai Mai ont tué par décapitation *Monsieur RIVUZE*

En date du 20/07/2020 à SALANGUBA groupes armés Mai Mai ont tués deux éleveurs dont Monsieur NGARUKIYE MANDEVU et Monsieur RUREMESHA BIKINO

3.b. Eleveurs qui ont été gravement blessés

En date du 05/11/2019 deux éleveurs ont été gravement blessés par les balles lors d'une attaque menée par le MaiMai. Il s'agit de Monsieur *RWIGEMERA GATAMBARA* et Monsieur SEBAGABO MUGOMBERWA.

En date du 17/12/2019 à Sebele un éleveur a été gravement blessé. Il s'agit de Monsieur MUNYARUGO James.

En date du 18/01/2020 à Kigongo un éleveur a été gravement blessé par balles pendant la journée en cours de route provenance de Baraka vers Uvira. Ici on cite Monsieur ILUNGA Emile et toutes les vaches qu'il avait ont été toutes razziées par les groupes armés Mai Mai Réne Ilunga.

En date du 15/05/2020 à Kafulo un éleveur de 80 ans du nom de Monsieur MUYEHE a été gravement blessé par les balles de groupes Mai Mai

En date du 14/06/2020 à Lulimba un jeune garçon de 20 ans a été attaqué par les groupes armés Mai Mai où il était au pâturage. Il a été coupé gravement par la machette et aussi blessé par les balles.

3. c. Vaches razziées par les groupes armés Mai Mai

Entre 08 Octobre 2019 jusqu'au 03 Aout 2020, plus de 1050 têtes de vaches ont été razziées.

Les vaches attaquées et coupés par les machettes sont au nombre de 197

Pendant ce moment, les communautés ont mené de contacts de plaidoyer aux instances administratives, Monusco et les FARDC.
4. Plaidoyer auprès des autorités Militaires, administratives et la Monusco

En date du 26/05/2020 à Uvira dans son bureau, on a fait un entretien avec le Général MBANZA Joseph pour lui informer la situation socio- sécuritaire dans les moyens plateaux de Fizi (Bibokoboko-Mutambala) et sollicite l'intervention de la FARDC pour assurer la sécurité de la population qui sont dans l'insécurité causée par les groupes armés Mai Mai et d'autres ;

En date du 23/05/2020 à Uvira dans son bureau, on a fait un entretien avec Monsieur REDOCA de l'ANR on a échangé sur la situation d'insécurité dans les moyens plateaux de Fizi.

MONUSCO En date du 22/05/2020, nous avons fait un entretien avec les agents de la Monusco au bureau des affaires civiles à Kavimvira. Nos échanges ont porté sur les incidents des violences qui continuent de se produire. Dans la suite, on a interpellé la Monusco en vue de les appeler à protéger la population civile qui est menacée par les groupes armés Mai Mai dans l'entité des moyens plateaux de Fizi. Nous avons aussi informé la Monusco sur le problème des déplaces qui sont venus dans les zones des conflits notamment à Kamombo, Chakira, Karunga, Kanihura qui peuvent intoxiquer la population de l'entité.

En date du 10/08/2020 On a fait encore un entretien avec les agents de la Monusco pour leur informer de la détérioration de la sécurité de la population pour le moment dans les moyens plateaux.

En plus de ces cas, les communautés et Ambassadeurs de la Paix ont mené de contacts à Baraka avec les autorités administratives en date du 02-03/12/ 2019 après le discours du Député provincial Homer Bulakali. Dans le même sens, de contacts ont eu lieu pour discuter avec la Monusco/Baraka, le commandant FARDC de la place, les organisations non gouvernementales qui ont pour mission d'appuyer les dialogues…

Conclusion
Dans tous nos efforts, nous sommes heurtés aux problèmes ci-après : la volonté des acteurs étatiques qui ne semblent ne pas se soucier d'une issue pacifique de cette crise. Ensuite, il est à déplorer que les diviseurs soient plus forts que les rassembleurs. Les premiers sont munis souvent des armes alors que les derniers n'ont que pour force leur langage de paix. Dans ce cas, cette situation nécessite qu'on ait une autre force qui peut faire taire les diviseurs, principalement les groupes armés. Dans ce cas, nous aurions voulu voir les forces armées nationales s'engagent dans cette perspective d'imposer la paix au travers l'autorité de l'Etat. Enfin, la présence des déplacés qui sont venus de localités des Hauts Plateaux de Fizi (Kamombo/Itombwe), y compris ceux qui détiennent des armes reste aussi un défi majeur double. D'une part, ces déplacés ont besoin de survivre (assistance humanitaire) ; mais aussi, certains d'entre eux envenimer cette situation fragile. La voix de dialogue que nous avons privilégié est alors dans l'impasse.
Notre dernier message et appel est d'informer le monde mais aussi les décideurs que nos efforts deviennent de plus en plus limites et croyons qu'il faut une approche qui vise en la protection de civiles. Nous interpellons encore une fois tous ces acteurs que le drame dans les moyens plateaux est encore à prévenir si nous y déployons les actions concrètes dont le rétablissement de l'autorité de l'Etat et la sécurité de biens et des personnes sans distinction aucune.
Fait à Uvira, le 17/08/2020

*Ambassadeur* *de la paix*
*MUHUMUZA MUGWEMA jacques*

Sunday, August 16, 2020

Jusqu’à quand la Xénophobie contre les Banyamulenge.

*RDC🇨🇩: Le recensement et l'identification de la population par l'ONIP mettra fin à la Xénophobie contre les Banyamulenge. La congolité de cette population est une rationalité incotestable pour la paix et le développement de la RDC (Tribune d'Erik Binga conseiller en communication et médias)*

Mais pourquoi seulement les Banyamulenge et les Tutsi du Congo? Qui ne sait pas que les Nande viennent aussi de l'Ouganda voisin ?

D'aucun n'ignore que le découpage de l'Afrique n'avaient pas tenu compte de l'intégrité ethnique aux niveaux des frontières. Certaines ethnies, clans, voir même, familles,  ce sont retrouvés séparés et projetés de part et d'autre de frontières respectives.   C'est ainsi qu'il existe des ethnies à cheval sur plusieurs pays limitrophes. La RDC,  avec ses 9 pays limitrophes,  n'a pas fait une exception.

C'est la faute aux Africains ? Non!
Tout a commencé à la conférence de Berlin, le jour où l'Afrique a été saucissonée par les européens sans les africains : l'Allemagne contrôlait tout l'Est de l'Afrique, la Belgique via son roi tout puissant Léopold II gagna le Congo pour en faire sa parcelle privée, les portugais, les anglais et néerlandais avaient aussi leur part du gâteau, c'est la France qui a avait eu le plus gros morceau !

Je vais essayer de citer quelques tribus ou ethnies qui se trouvent de part et d'autre des frontières de la RDC avec ses pays voisins, sans pour autant prétendre effectuer une étude exhaustive:

1) Les #TSHOKWE: Ethnie établie au Katanga, au Kasaï-Occidental, au Bandundu, en Angola et en Zambie mais jamais discriminée.

2) Les #LUNDA: Etablie au Katanga et en Angola mais se reconnaissent toujours entre eux.

3) Les #YAKA: On les retrouve au Bandundu et en Angola, si je me trompe, André Kimbuta peut témoigner.

3) Les #TUTSI: On les retrouve au Nord Kivu, Sud Kivu et au Rwanda et au Burundi, Tanzanie, Uganda, Kenya…. Mais au Congo ils ne sont pas reconnus congolais (nous y reviendrons).

4) Les #YOMBE: Etablie à la fois dans la Province du Kongo-central en RDC, au Gabon, au Congo Brazza et au Cabinda en Angola.

5) Les #NANDE: On les retrouve au Nord Kivu et en Uganda leur terre d'origine.

6) Les #MANIANGA: Etablies en RDC et au Congo Brazza.

7) Les #BEMBA: Au Katanga et en Zambie.

8) Les #YAKOMA: Vivant en RDC et en Centrafrique.

9) Les #SALAMPASU: Originaires de Luiza en RDC et d'Angola.

10) Les #BASHI : Se retrouvent au Sud Kivu (tribu de l'actuelle première dame) et au Rwanda voisin, sur les îles de Nkombo, dans le lac Kivu.

11) Les #TEKE-HUMBU: l'histoire nous dit que l'empire Teke s'étendait de la RDC au Gabon, en passant par le Congo Brazza

12) Les #BAHUTU : ethnie qu'on trouve au Nord Kivu, au Rwanda et au Burundi.

Toutes les tribus le long du fleuve Congo, de Bolobo, Lukolela jusqu'à Bomongo ont des affinités avec certaines ethnies du Congo Brazzaville.

Dans les pays voisins, la situation est la même. Nous pouvons citer, à titre d'exemple :

– Les Luo (Wajaluo)  se trouvent au Kenya et au Soudan du Sud.

– Les Massaï  se retrouvent au Kenya et en Tanzanie.

– Les Teso se trouvent au Kenya et en Uganda

– Les Meru se trouvent au Kenya et en Tanzanie.

– Les Oriya  se trouvent au Kenya et en Somalie.

#Analyse:
Ce qu'il faut retenir de cette énumération qui n'est pas exhaustive est que, malgré les découpages artificiels, les liens culturels entre certaines ethnies à cheval restent encore solides. Par exemple, parmi les 44 partis politiques que comptait le Congo à l'indépendance, il y en avait un qui s'appelait A.T.C.A.R : Association des Tchokwe du Congo de l'Angola et de Rhodésie (actuelle Zambie). Le grand chef des tous les Tshokwe de tous les trois pays a son siège à SAMUTOMA à 12 km au Sud de Sandoa, vers l'Angola, dans le Lualaba. Il s'appelle MWATSHISENGE. Cette communauté est restée soudée malgré que l'Angola et la Zambie fussent dans le giron soviétique.

Un autre exemple est celui des Teso du Kenya-Uganda. Ils ont un chef coutumier commun, qui se trouve du côté Ugandais. Et tous les Teso (Ugandais et kenyans) vont annuellement en Uganda pour les rites traditionnels autour de leur chef.

Dans tous ces exemples ci-haut cités, aucun tribu ou ethnie n'est taxé d'être  étranger en RDC ou dans l'autre côté de la frontière,  excepté les Tutsi du Congo qui n'ont jamais été socialement accepté comme congolais par les tribus voisines.

Les Kalunda du Congo ne sont jamais appelés angolais bien qu'ils aient leurs frères de sang en Angola. Les Bemba du Congo ne sont jamais appelés zambiens, bien qu'ils aient leurs frères de sang de l'autre côté de la frontière, en Zambie, etc.

La question que l'on doit se poser est de savoir, pourquoi, alors pourquoi seulement les Tutsi ?

Pourquoi la "Congolité" des Banyamulenge est devenus une épine dans la peau des autres tribus congolaises ?

La fois dernière, un pseudo nommé Kakulé,  Nande, a voulu épater les réseaux sociaux avec un texte mal informé,  relatant l'histoire des Tutsi congolais avec comme conclusion : les Banyamulenge qui sont des tutsi ne doivent pas prétendre être congolais car venus du Rwanda. Son exposé serait plus intéressant s'il avait introduit un paragraphe qui nous raconte comment les Nande sont aussi entrés au Congo en provenance de l'Uganda, où ils ont laissé leurs frères de sang,  Nande Ugandais (Bakonzo), qui parlent la même langue que Kakule. Une analyse étalée sur plusieurs cas pourrait lui aider à tirer une conclusion un peu plus objective. Ce qui est sûr est que Kakule connais la vérité, mais il est aveuglé par la haine et la xénophobie.

Pourquoi cette haine chronique et quasi incurable contre la minorité Banyamulenge ?

Pourquoi cette haine morbide qui aveugle jusqu'à l'intelligence de certains grands politiciens intellectuels, sensés détenir la vérité sur l'anthropologie du pays et de la région ?

Pourquoi cette haine diabolique qui rend aveugle la foi des grands hommes de Dieu, sensés détenir tous les principes en rapport avec l'amour du prochain ?

Comment une petite minorité de Banyamulenge, qui ne représente rien en effectif, peut encombrer les esprits des toutes les autres tribus ?

Le Congo est un pays grand et riche en ressources naturelles mais aussi économiquement pauvre. Est-ce sont les Banyamulenge qui sont responsables de la misère des congolais ?

Comme l'histoire d'exclusion de cette communauté renseigne, ils ne représentent probablement rien dans le pouvoir du Congo. Ils sont totalement absents dans le pouvoir judiciaire, absent dans le pouvoir législatif, quasi absent dans le pouvoir exécutif. Et cela au niveau national qu'au niveau provincial. Au niveau local, ils ne dirigent aucun territoire, aucun secteur ou chefferie. En quoi peuvent-ils être à la base des maux qui hantent le Congo? Et s'ils ne sont pas responsables,  pourquoi les haïr ? Comment peuvent-ils attirer la jalousie de leurs compatriotes alors qu'ils ne sont rien ?

Pour quoi tous les groupes Maïmaï rêvent l'expulsion des Banyamulenge isolés là dans les montagnes et, dans le cas échéant, leur extermination ?

Pourquoi et comment seulement 40 bergers Banyamulenge, derrière les vaches au Bandundu à la recherche du marché, peuvent alerter et encombrer les esprits de toute une nation qui se dit civilisée ?

Pourquoi seuls les Tutsi et Banyamulenge en particulier ne sont pas libres de circuler dans tous les coins du Congo pour y faire du business ?

Les réponses à toutes ces questions m'échappent. Je serais heureux de rencontrer l'un des plus haineux de tous les congolais pour qu'ils me disent pourquoi ils haïssent les Banyamulenge.

Chers compatriotes congolais qui se disent « Bantus », les Tutsi du Congo et plus particulièrement les Banyamulenge sont vos frères congolais. Ils sont une minorité qui n'a rien et qui ne compte que sur votre protection. Vous feriez mieux de les aimer et de vivre en harmonie avec eux.

Ne croyez pas à l'adage selon laquelle "le malheur des uns est le bonheur des autres". La nation congolaise est une et indivisible. Le malheur des uns sera nécessairement le malheur des autres. Si vous tendez un piège, nous allons y tomber tous.  Si vous préparez une fosse aux lions, nous y serons jetés tous. Nous devons choisir soit de vivre ensemble ou de mourir ensemble.

Donc, vous avez intérêt à donner la paix aux tutsi,  car c'est ça votre paix et votre bonheur.

Pour conclure, nous faisons appel:

1. Au gouvernement congolais et à la communauté internationale de mettre en place les mécanismes de protection du peuple Tutsi congolais, avant que le pire ne tombe. La campagne de haine a atteint son paroxysme au point de craindre que le mal peut arriver à tout moment.

Les messages et les déclarations qui circulent dans les réseaux sociaux font état d'une haine paroxystique. J'ose croire que l'idéologie du génocide qui se dit au Rwanda  voisin,  aurait été importée ici chez-nous.

2. A l'église catholique, et plus particulièrement à la CENCO, impliquée dans le rétablissement de la démocratie, nous leur demandons de dénoncer le langage incendier et divisionniste de leur confrère ce message s'adresse plus spécialement à Mgr Timothée Bodika, Évêque de Kikwit.

3. A tous les congolais dits « Bantus » qui ont encore de l'humanité. Bien que j'aie semblé généraliser dans mon exposé, je sais que vous y êtes et que vous êtes majoritaire. Nous vous prions de ne pas vous taire devant cette situation où certains de nos concitoyens semblent concevoir des projets macabres contre nos compatriotes Tutsis.



*Westcoast Kalunda* 
_L'homme de la providence pour un Congo nouveau_

Saturday, August 15, 2020

DOCTEUR DENIS MUKWEGE OU LE PRIX NOBEL AUX DEUX VISAGES



La période fortement troublée qu'a connu la République Démocratique du Congo, dès fin 1996, a vu émerger, par un concours de circonstances dû aux malheurs de la guerre, le docteur Denis Mukwege originaire du Bushi dans la province du Sud-Kivu.

Ce médecin devenu célèbre, suite à son engagement dans le combat contre les violences sexuelles faites aux femmes, est aujourd'hui détenteur de nombreux prix prestigieux dont le prix Nobel de la paix, le prix Sakharov, et de plusieurs décorations des gouvernements belges et français ainsi que de certaines institutions publiques européennes. Tous ces prix et toutes ces décorations, lui ont été décernés en reconnaissance de sa contribution au combat contre les violences sexuelles dont les femmes du Sud-Kivu sont victimes.

L'engagement et le combat du docteur Denis Mukwege sont bien réels et font aujourd'hui la fierté, à juste titre, de sa famille, de sa communauté et de son pays.

Jusqu'à une date toute récente, c'est cette image du médecin compatissant débordant d'humanité et entièrement dévoué à sa cause qui prévalait sur la scène congolaise et régionale, et qui prévaut encore de manière quasi inviolable sur la scène occidentale spécialement en Suède, en Belgique et en France où l'intéressé jouit d'un véritable culte.

Tout récemment, un événement tragique, parmi des centaines d'autres qui frappent quasi quotidiennement les hauts plateaux de Fizi, de Mwenga et d'Uvira au Sud-Kivu, a porté l'ombre du doute sur l'impartialité et l'intégrité de cette figure respectée. En effet, peu après le 16 juillet, un groupe de députés du Sud-Kivu, notoirement connu pour son radicalisme anti-tutsi, a diffusé une information mensongère faisant état du massacre de 200 civils innocents par des éléments d'autodéfense de la communauté tutsi banyamulenge dans la localité de Kipupu. A la stupéfaction générale, le docteur Denis Mukwege a apporté son soutien sans réserve à ce groupe de députés, avant que la moindre enquête impartiale ait confirmé ou infirmé les déclarations du groupe, et, les propos du docteur Mukwege furent ceux-ci : « ce sont les mêmes qui continuent à tuer en RDC. Les comptes macabres de Kipupu sont dans la droite ligne des massacres qui frappent la RDC depuis 1996 ». Par cette déclaration le docteur Mukwege (i) reconnait sans équivoque qu'il y a eu massacre de 200 personnes, (ii) possédant une intime connaissance de la région et des conflits qui l'affectent de même que des protagonistes impliqués, il est absolument impossible qu'il puisse ignorer que les accusations des députés visaient la communauté banyamulenge victime d'un nettoyage ethnique depuis pratiquement deux années et demie dans le silence et l'indifférence total[1].

C'est à la suite de ce soutien, inexplicable de poids, aux députés provinciaux accusateurs que plusieurs personnalités de la communauté banyamulenge, dont d'anciens condisciples du docteur, et connaissances de sa famille, ont adressé des lettres d'une infinie courtoisie au prix Nobel de la paix l'adjurant de garder ses distances vis-à-vis des députés auteurs des accusations infondées. Par ailleurs, deux personnalités de la communauté banyamulenge lui ont rendu visite afin de le persuader de garder sa neutralité jusqu'à l'établissement incontestable des faits, mais, il leur a répondu « qu'il n'avait nulle part cité les banyamulenge et qu'il ne s'intéressait qu'à l'ingérence des Etats et pas aux interactions entre communautés… ». Or, il est difficilement concevable d'imaginer un Etat impliqué dans les incidents de Kipupu qui étaient exclusivement liés au pillage de plus de 400 vaches, appartenant aux banyamulenge, par les mai-mai qui les avaient acheminé sur Kipupu centre de négoce principal du bétail razzié et QG de ces derniers.    

En réaction aux lettres lui adressées, et à la visite des personnalités banyamulenge, Denis Mukwege répliqua par une série cinglante de communiqués de presse, dans le Figaro, la Voix de l'Amérique, et la BBC, déclarant qu'il avait été objet de menaces lui et sa famille. Surprenante réaction qui rappelle étrangement la disparition rocambolesque du docteur Mukwege en 2012 au prétexte qu'il était menacé de mort par des commanditaires dont l'identité n'a jamais été révélée, et gageons qu'on ne connaîtra jamais les auteurs de cette « seconde tentative d'atteinte à l'intégrité du docteur Mukwege et de sa famille », même si on comprend dans quelle direction son doigt accusateur est pointé. Cette nouvelle « menace » ressemble bizarrement au type d'opération marketing politico-humanitaire dont il tire d'immenses dividendes. Il est intéressant de rappeler combien la disparition fortement médiatisée du docteur Mukwege et sa réapparition spectaculaire avaient contribué à promouvoir sa propre renommée ; ceci étant dit, on ne peut taire la manœuvre odieuse récente envers des personnes l'ayant approché de bonne foi dans un esprit de conciliation.

S'agissant d'une enquête indépendante établissant les responsabilités et le bilan des victimes, rien de crédible et de sérieux n'a été entrepris, seuls des chiffres fantaisistes et contradictoires en disent long sur ce « massacre fantôme », les mêmes groupes accusateurs indiquent au début 220 victimes qui fondent comme par miracle à 200, ensuite à 15,  et cela sans la plus minime des preuves, ensuite apparaissent 200 disparus, qui remplacent les 200 morts de départ devenus introuvables : une véritable farce.  Le plus choquant et le plus scandaleux de l'histoire est que la délégation ayant donné sa bénédiction au dernier « bilan », qui n'est restée que quelques heures à Kipupu par ailleurs, était conduite par le ministre provincial de l'intérieur et sécurité Lwabandji Ngabo qui le 8 octobre 1996, avait déclaré les banyamulenge hors-la-loi, leur donnant deux semaines pour quitter le Zaïre alors qu'il était vice-gouverneur du Sud-Kivu : peut-on imaginer meilleure illustration de l'avilissement des mœurs politiques en RDC ?

Tels sont les faits incontestables jusqu'à ce jour. Et on peut dès lors s'interroger légitimement comment un homme de l'intelligence, de l'expérience, et de la renommée du docteur Denis Mukwege a pu soutenir une accusation partisane, infondée et surtout porteuse d'un potentiel d'exacerbation des antagonismes ethniques, dans un contexte ouvertement explosif.

L'autre question centrale qui se pose consiste à connaître les raisons pour lesquelles le  prix Nobel de la paix est resté muet face au calvaire des banyamulenge qui depuis plus de deux ans et demi subissent un nettoyage ethnique féroce de la part des mai-mai congolais alliés aux rebelles burundais de RED TABARA, , FNL et FOREBU qui pillent, violent, tuent, et brûlent des villages entiers des banyamulenge sur les hauts plateaux dans l'indifférence générale des gouvernements provincial et central, des FARDC, qui sont souvent accusés de connivence avec les mai-mai[2], et même de la MONUSCO qui évite de prendre le moindre risque, situation qui a d'ailleurs contraint les victimes à mettre sur pieds un groupe d'autodéfense appelé «Twirwaneho[3]» pour la protection des familles et des biens.

Le contraste entre la rapidité frappante de la réaction de soutien du docteur Denis Mukwege aux députés accusateurs, et la totale absence de réaction face à l'avalanche des malheurs qui s'abattent sur la communauté des banyamulenge depuis deux ans et demi parle d'elles-mêmes : il semble malheureusement pour le docteur Mukwege qu'il existe deux types de victimes, à savoir les bonnes victimes qui méritent compassion et secours, et les mauvaises victimes qu'il convient de laisser à leur triste sort. Face à ce constat une question s'impose : le prix Nobel de la paix aurait-il deux visages ?

Qui que nous soyons notre comportement et nos choix sont façonnés par la culture, l'éducation, l'environnement, l'expérience et l'histoire, en plus, bien sûr de l'héritage génétique, et aucun être humain n'échappe à cette règle. Nous laisserons de côté le facteur génétique car sa complexité échappe à notre expertise, et sa pertinence n'est guère avérée dans ce type d'occurrence.

Pour ceux connaissant intimement la région et ses habitants, les relations complexes et difficiles entre les banyarwanda et les bashi ont toujours été teintées de méfiance et d'hostilité car la culture shi a toujours cultivé le souvenir d'un voisinage caractérisé par des conflits militaires incessants, avec les souverains rwandais, qui n'ont cessé qu'avec la colonisation, ce facteur hélas continue d'influencer globalement les bashi qui considèrent les banyamulenge comme un appendice du Rwanda peu importe l'ancienneté de leur présence en RDC.

A ce facteur est venu se greffer l'attaque et la neutralisation, en octobre 1996 par l'AFDL, des groupements importants des réfugiés génocidaires hutu armés repliés à Lemera dans le voisinage de l'hôpital des protestants pentecôtiste suédois dans lequel le docteur Mukwege officiait[4], cet événement a dû laisser des traces profondes chez le futur prix Nobel qui fut obligé de s'enfuir avec les occupants armés[5].

En 1997, la défaite totale de l'armée zaïroise, et l'occupation de Bukavu et du Bushi par les troupes de l'AFDL majoritairement banyamulenge furent pour le moins une humiliation inexpiable aux yeux du docteur Mukwege. Ces deux événements venaient s'ajouter au triomphe du FPR en 1994 au Rwanda qui avait contraint à la fuite vers le Bushi et la plaine de la Rusizi des milliers de familles hutu de la région de Cyangugu apparentées aux bashi et pfulero déclenchant un ressentiment quasi généralisé, qui demeure toujours vivace au sein des populations, des élites et des politiciens du milieu d'accueil à l'égard de l'élément tutsi.

L'influence de ces événements sur le prix Nobel de la paix est absolument indéniable et explique ses choix d'hier et d'aujourd'hui tels que :

  • Sa réception quasi solennelle à l'assemblée nationale française, en compagnie de Martin Fayulu en novembre[6] 2019, en vue de préparer la réhabilitation du Mapping Report et la mise en accusation du Rwanda lors de la rencontre de la francophonie prévue à Bordeaux en mai 2020, et de contester la légitimité de Félix Tshisekedi (cfr. position d'Africa Watch et Fayulu qui participait aux travaux).
  • L'invitation de Denis Mukwege comme élément phare au colloque du 09/03/2020 au sénat français organisé par des sénateurs défenseurs de l'opération Turquoise, d'anciens militaires de Turquoise, des politiciens français négationnistes du génocide des tutsi, des activistes et chercheurs notoirement pro génocidaires. Soucieux de préserver son image, craignant de s'afficher en compagnie de sympathisants génocidaires, Denis Mukwege, astucieusement conseillé, s'était décommandé à la dernière minute laissant à Fayulu son allié le soin de déverser son venin anti-tutsi face à un auditoire acquis d'avance.
  • L'alliance politique de fait avec Martin Fayulu, anti tutsi notoire qui claironne urbi et orbi que les tutsi ont infiltré les institutions congolaises pour balkaniser le pays, à côté de son lieutenant Mozito qui prône même l'annexion d'un pays voisin.
  • L'obsession de l'exhumation du fameux Mapping totalement discrédité en raison de sa méthodologie fort douteuse et de son objectif déstabilisateur qui visent l'accréditation de la thèse du double génocide, et la condamnation de ceux qui ont arrêté le génocide des tutsi face à la déficience impardonnable des Nations Unies.
  • Le récent soutien sans faille de Martin Fayulu au docteur Mukwege pour son appui aux députés provinciaux accusateurs des banyamulenge.
  • Le soutien de l'APARECO, organisation anti-tutsi par excellence, d'Honoré Ngbanda sinistre ex chef des services de sécurité sous Mobutu[7], et de Marcellin Chikwanine activiste défenseur des FDLR.

Face à temps d'évidences est-il permis de douter que le docteur Mukwege ait choisi la défense du camp des militants extrémistes anti tutsi dans l'affaire de Kipupu ?  Hélas, non, nous sommes très loin de l'image du médecin congolais au discours humanitaire et humaniste chéri par l'Occident, car aujourd'hui, chez cet homme, l'activisme politique animé par une ferme volonté de règlement de compte, vis-à-vis de l'histoire récente de la région, transcende l'action humanitaire du gynécologue obstétricien. Le soutient aux députés provinciaux accusateurs des banyamulenge n'est que l'aboutissement logique et cohérent du parcours de ce prix Nobel qui utilise maintenant le prestige international de ce titre pour la défense des causes inavouables dans son pays et dans la région des Grands Lacs, tel est malheureusement « le second et véritable visage du docteur Denis Mukwege » : qui peut savoir aujourd'hui s'il n'a pas été promu dans ce but par certains de ses sponsors au Nobel ?

[1] Le bilan actuel chez les banyamulenge fait état de plus de 250 villages incendiés et rasés, 160.000 vaches pillées et de 200 tués sans compter les viols et mutilations.

[2] Lettre du groupe « Twirwaneho » adressée au Président de la République le 15 juillet 2020 avec preuves en annexe.

[3] Assurons notre propre défense

[4] La quasi-totalité des occupants de l'hôpital appartenait à ces groupes.

[5] Evénement fondateur de l'attitude du prix Nobel en référence à son message de soutien aux députés provinciaux accusateurs des banyamulenge.

[6] La réunion s'est tenue le 02/12/2019, mais la mort de la mère du docteur Mukwege l'avait empêché d'assister aux travaux, seul Fayulu y a assisté.

[7] Article Patrick Mbeko de l'APARECO 



Cet article a été publié par  Jonction online. com

Par Gaston N. Rwasamaza 

Tuesday, August 4, 2020

COMMUNIQUE DE PRESSE DU GROUPE D'AUTODÉFENSE CIVILE, TWIRWANEHO,


Minembwe 03 AOÛT 2020,

Le groupe d'autodéfense civile, Twirwaneho, a appris avec désolation les spéculations politisées concernant les affrontements qui ont eu lieu à KIPUPU en date 16 Juillet 2020. Des spéculations qui, apparemment, ne visent qu'à intoxiquer la population congolaise dans le but, comme à l'accoutumée, de diaboliser la communauté Banyamulenge, de la présenter pour des bourreaux et d'attirer ainsi vers elle toute la haine de la part des communautés voisines. Quoi de surprenant ? Déjà la coalition de trois communautés, babembe, bafulero et banyindu contre une autre, celle de banyamulenge, procède de cette stratégie d'extermination ou d'effacement.
Désapprouvant cette démarche, le groupe Twirwaneho aimerait ainsi porter à la connaissance de l'opinion nationale et internationale ce qui suit:

1. Les affrontements de Kipupu ont opposé principalement la coalition de groupes armés Mai- Mai Ebuela, Mai-Mai Biloze bishambuke et Red-Tabara, dont le village de Kipupu est le siège et les jeunes de l'Autodéfense civile Twirwaneho. L'objectif étant, pour Twirwaneho, de récupérer et de faire retourner au bercail, les vaches pillées à Kalingi, en date du 10 et 13 Juillet, par cette même coalition des malfaiteurs.

2. Dans son ultime souci de protéger et préserver la vie des populations civiles, toutes communautés confondues, le groupe d'autodéfense civile, Twirwaneho a, par plusieurs fois et sans discrimination aucune, sauvé la vie de civiles en danger et pris en étau dans les combats, en les accompagnant jusqu'à l'abri de coups de feux. A maintes reprises, nous avons même relâché les miliciens MAI-MAI pris au champ de bataille (32 combattants Mai-Mai à Chakira pris le 31 Mai et mis en liberté le 1er Juin, 2020) ainsi que des éléments FARDC qui avaient choisis de s'allier à « la cause » de MAI-MAI (4 soldats FARDC remis à la 112eme brigade a Minembwe le 2 Juillet 2020). Les preuves sont là et le commandement de la 112ème brigade en est le témoin privilégié. Notre objectif est loin de nous attaquer aux paisibles populations civiles, mais de récupérer nos vaches pillées et d'empêcher, autant que possible, ceux qui nous attaquent sans raison, tandis qu'ils profitent de nos vaches comme leur effort de guerre.

3. Il est regrettable et honteux que les députés provinciaux qui, pendant les trois dernières années, ont brillé par leur silence face à la massive et systématique destruction de plus de 300 villages Banyamulenge, se mettent aujourd'hui à fabriquer des bilans mensongers et imaginaires sur les affrontements de Kipupu. Tout cela, dans le même objectif de diaboliser la communauté banyamulenge et d'attirer vers elle, plus hardiment que jamais, la fureur du gouvernement et hostilité des communautés voisines. Si vous voulez être impartiaux, dénoncez l'attaque sur le camp des déplacés de Mikenke le 25 Juillet 2020, l'attaque de Rutigita qui a tué un civil munyamulenge dans son champ le 30 Juillet ainsi que l'attaque de Gahwera ce 2 Aout qui a emporté 65 vaches. Toutes les trois attaques survenues après celle de Kipupu.

4. Ce bilan imaginaire et politisé est allé de 5 personnes tuées, à 13, à 25, puis à 220 et même à 375, pour finir à 15 morts avant qu'une quelconque mission d'enquête indépendante ne soit
 
diligentée. Les mêmes personnes qui ont avancé le chiffre illusoire de 220 morts n'ont pas eu honte, après multiples contradictions, de revoir leur bilan à la baisse. Il sied de rappeler ici que même les 15 morts retenus ne sont que des éléments MAI-MAI ayant laissé leur peau au front pendant les hostilités.

5. Pour taire toutes ces spéculations, nous exigeons une enquête indépendante qui se penchera sur tous les villages incendiés dans les Hauts-Plateaux. Le ridicule ne tuant pas, la délégation qui s'est rendu à Kipupu n'a fait aucune enquête à part recevoir le mémo de ceux qui se présentent comme la société civile de Kipupu qui avancent les chiffres à leur guise. C'est tout comme enquête. Ils n'ont même pas poser la question de savoir où sont passés les biens, les maisons et les hommes des villages banyamulenge voisins de Kipupu, tous rasés de la carte!

6. Honorables députés, faites preuve de responsabilité! Mettez-vous au service de tous vos élus par la recherche de paix sincère et durable pour tous! Votre regrettable démarche consistant à mettre de la poudre au feu est contre-productive. Elle vous déshonore et vous enfonce davantage. 

Retenez que que tant que vous, élus du peuple, ne représentez pas les intérêts de toute la population et n'œuvrez pas pour l'unité, vous rendez un mauvais service à la province et au pays. Par ces propos, vous vous appropriez la hache de guerre et de la destruction. Prenez-en donc conscience et rendez vous compte qu'il n'est jamais tard de revenir à la raison et faire amende honorable.

Comme Martin Luter King l'a bien dit: « Il est temps que nous apprenions tous à vivre ensemble comme des frères, sinon nous mourons tous comme des idiots ».

Fait à Minembwe le 03 Août 2020

Coordinateur
Kamasa Ndakize. 

Email : kamasandakize@yahoo.com Tel. +243823680100
WhatsApp : +243829293395