Thursday, November 12, 2015

“Kora” travaillez, ou le discours de la haine au Burundi

“Kora” travaillez, ou le discours de la haine au Burundi

Cet article est copie a` son integralite' du blog de Coellette BlacmanCatégorieNon classé
Abreuvée de discours menaçants, réveillée chaque matin par les détonations et le souffle des explosions, Bujumbura s’enfonce dans la peur. Selon un journaliste local, joint par téléphone, les quartiers nord de la ville, fiefs de la contestation, se vident lentement : «ballots sur la tête, les gens fuient. Ils craignent l’expiration de l’ultimatum fixé à vendredi par le président Nkurunziza qui, dans un discours à la nation, a ordonné que toutes les armes soient remises. »
Un autre interlocuteur confirme : « il y a beaucoup d’armes dans les quartiers. Les opposants au régime sont désormais organisés, bien armés, il est clair qu’ils sont approvisionnés depuis un pays voisin. Face à eux, l’armée et la police eux aussi ont été rééquipés en armes et sont prêts à tout … »Et de conclure : «la peur est permanente : on tire sur des cortèges funéraires, sur des corbillards, les morts s’additionnent et on ne sait pas vraiment qui est à l’origine de ces provocations. Pire encore que les grenades, les bombes, les détonations, nous vivons l’institutionnalisation du mensonge, de la manipulation : chaque partie commet des crimes qu’elle impute à l’autre, on ne sait plus qui est qui…Dans les deux camps, on recourt à la violence…C’est la spirale de la terreur… »
Lorsque, le 20 août dernier le président Nkurunziza avait prêté serment, investi pour un troisième mandat à l’issue d’élections violemment contestées, il s’était engagé à ramener la paix dans un délai de deux mois. Mais depuis lors les attaques contre les positions de la police se sont multipliées.
Le premier délai d’un mois accordé pour permettre la remise volontaire des armes entre les mains des civils ayant expiré sans donner de résultats, le chef de l’Etat, dans un discours solennel, a donné un dernier terme de cinq jours, qui expire le week end prochain. Après quoi, a-t-il menacé, les forces de l’ordre recevront « tous les moyens » pour se défendre et désarmer les auteurs des attaques.
Au cours des dernières semaines déjà, les forces de sécurité à la recherche d’armes ont multiplié les descentes dans les quartiers, avec perquisitions, fouilles et parfois meurtres et chaque matin, des corps étaient retrouvés sur la rue…
Rappelons que, lorsqu’en avril dernier, le parti au pouvoir FDD CNDD annonça que le président sortant Pierre Nkurunziza, (en violation de l’esprit des accords de paix d’Arusha) allait briguer un troisième mandat, l’opposition à ce projet dépassa largement le cadre ethnique : au sein même du parti majoritaire, des intellectuels hutus se dressèrent contre cette violation de la Constitution et ces « frondeurs » furent exclus du parti. Un militaire hutu, le général Nyombare, mena une tentative de putsch, rapidement mise en échec mais qui permit de détruire plusieurs stations de radio indépendantes et de durcir la répression. A l’époque, au sein de la société civile comme parmi les manifestants, opposants Hutus et Tutsis se retrouvaient côte à côte, hostiles à un pouvoir dont ils critiquaient la corruption, l’inefficience et dont ils refusaient la reconduction à l’occasion d’un troisième mandat présidentiel.
Six mois plus tard, les «vieux démons » du Burundi semblent s’être réveillés et l’ethnisme, délibérément ranimé par le pouvoir, a refait surface : les dizaines de milliers de réfugiés qui ont afflué vers le Rwanda voisin sont essentiellement Tutsis et ils assurent avoir été menacés par leurs voisins. Mais surtout, des personnalités officielles, soutenant l’ultimatum lancé par le président Nkurunziza, u n’hésitent pas à tenir des discours dont le vocabulaire rappelle les termes utilisés à la veille du génocide au Rwanda en 1994. Ainsi, lors d’une rencontre avec les chefs des quartiers de la municipalité de Bujumbura, le président du Sénat, Révérien Ndikuriyo, a tenu les propos suivants (enregistrés sur un smartphone puis réécoutés et rediffusés…) : « lorsqu’on donnera l’autorisation aux forces de l’ordre de travailler, vous irez où ? Il n’y a pas d’île au Burundi… Lorsqu’ on passera à l’opération « kora » (travaillez) , vous irez où ? L’opération sera claire : tout se terminera ici dans vos quartiers. On arrêtera le feu par un feu plus dévastateur.
Le jour où on dira « kora » il ne restera plus rien. (…)On fera le travail, tout sera brûlé. A Cibitoke, il y a eu 100 morts en deux jours. Vous tomberez dans vos maisons. On vous délogera, même si vous êtes cachés sous les pierres. »
Au lendemain de ce discours incendiaire, le chef de la police rédigeait le message suivant : « le paresseux sommeillant sur sa tâche ne songe pas au jour qui fuit » tandis qu’un partisan du président diffusait sur les réseaux sociaux une photo de lui avec une machette…Quant au premier vice président, Gaston Sindimwo, il a déclaré « nous allons utiliser tous les moyens y compris des avions. (…) La récréation est finie… »Pour les habitants des quartiers hostiles au pouvoir, le message est clair : à la fin de l’ultimatum présidentiel, ils feront l’objet d’une répression extrêmement dure, qui visera surtout les groupes de jeunes manifestants.
Il faut noter que les menaces ne visent pas seulement les opposants et les Tutsis : comme au Rwanda en 1994, les Belges sont volontiers pris comme boucs émissaires, accusés de tous les maux qui ont frappé le Burundi, depuis la colonisation jusqu’à nos jours.
Face à cette détérioration rapide de la situation, la présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Dlamini Zuma a dénoncé dans un communiqué « la poursuite des actes de violence, ainsi que la multiplication des déclarations de nature à aggraver davantage la tension actuelle et à créer les conditions d’une instabilité encore plus grande, aux conséquences dévastatrices tant pour le Burundi que pour l’ensemble de la région. »
A ce stade cependant, aucune action internationale concrète n’est encore envisagée.

Friday, November 6, 2015

A CALL TO IMMEDIATELY STOP THE NKURUNZIZA REGIME FROM ANOTHER GENOCIDE IN BURUNDI




THE INTERNATIONAL COMMUNITY IS CALLED TO URGENTLY INTERVENE IN PREVENTING A GENOCIDE OF TUTSIS IN BURUNDI.

Some of the International Community members are already alarming the world leaders to take action in preventing an under-way preparation of genocide of Tutsis in Burundi. Those who doubt that history repeats itself, especially when it comes to the fate of Tutsis in the great lake region can simply ready the following informational documents by non African actors:

 FOR IMMEDIATE RELEASE

BY

Ambassador Samantha Power
U.S. Permanent Representative to the United Nations
U.S. Mission to the United Nations
November 5, 2015



The United States is alarmed by the escalating violence in Burundi and dangerous, irresponsible rhetoric on the part of the government, loyalist militias, violent anti-government forces and criminal elements. The United States will support the region and our partners in the international community so that those who commit or incite violence are held accountable.
We are deeply concerned by President Nkurunziza’s speech of November 2nd, in which he pledged to use violent methods to have security forces search homes for weapons and opposition figures within five days. The continued sowing of a climate of fear and tension through such language and the use of such measures only prolongs and deepens Burundi’s political and security crisis. The United States expresses its extreme concern that the five-day ultimatum issued by the President will trigger widespread violence beginning this coming weekend.
We are also deeply disturbed by reports that incendiary and divisive speech is being used by other government officials. The President of the Burundian Senate, Révérien Ndikuriyo, has reportedly invoked the language of horrors the region hasn’t witnessed in 20 years. Whether in Kirundi or English, this language is terrifying: “You tell those who want to execute the mission: on this issue, you have to pulverize, you have to exterminate – these people are only good for dying. I give you this order, go!”

Such dangerous speech and the President’s call for a widespread, indiscriminate security crackdown exacerbate an already volatile situation and risk inciting even greater violence. We call on the Government of Burundi to allow immediate, unfettered access for African Union human rights and security monitors, and to act immediately on its stated commitment to participate in an internationally-mediated dialogue outside of Burundi in pursuit of a consensual path toward restoring stability and ending the climate of fear in the country.

End of quote.

Now, if you are still not convinced, may be the following excerpt from those preparing to execute the genocide might convince you:
Here’s an excerpt from a speech by the Senate president, Reverien Ndikuriyo, to heads of security of local neighborhoods (the translation isn’t idiomatic, I’m afraid):
You should go and warn them so that tomorrow there are no regrets. I am telling you clearly: give clear-cut orders to your subordinates, tell the heads of the groups of 10 households. If there are guns, collect them. If there are grenades, also collect them…You must not go into the bush because if you dare, we will not spare you. The bush is already mined and reserved for something else. You must stay at home. You will die here, at home. We shall settle everything right here, at home. Moreover, we shall not have any regard for feelings when it is time for action! I am telling you this clearly….
If you hear the signal with the directive that it must come to an end, emotions and tears will be useless! That is how it is going to be. You are heads of neighborhoods. Go and speak to the residents of your respective neighborhoods. If somebody says, “I am ready to die,” then you will tell those who will come to carry out the mission: “you should spray this area,” these people deserve to die! I am giving you the order, go!
End of quote.
There you have it, from the horse's mouth: a genocide of Tutsis, again being cooked while the whole world is clearly watching and closely following as they did 20 years ago when a million of Tutsis in Rwanda were being slaughtered by the rugs_killers of Tutsis in the region. How long will Tutsis be left to die every time a bloody regime decides to? I also echo those who are calling for an immediate action to stop the madness of blood shedding of innocent people in Burundi. Please use your mighty and influence at least once to do the right thing! 
Tutsis have suffered enough, they need to also live. May the Almighty God intervene and prevent this horrible event.

Achim
J.M