Saturday, May 29, 2021

CONSTAT SUR L'ÉTAT SÉCURITAIRE À MINEMBWE ET SES ENVIRONS.


Minembwe le 28 Mai, 2021


Depuis le début de ce mois de mai 2021, nous avons appris le changement intervenu au niveau du commandement de la 12ème brigade où le général Muhima Dieudonné serait remplacé, cette nouvelle a énormément réjoui la population de Minembwe qui attendait ce changement depuis très longtemps. Malheureusement le nouveau commandant traîne à venir, Muhima est encore sur place jusqu'à ce jour. Entre-temps un comportement inhabituel s'observe chez nos militaires de la 12ème brigade. Ils exploitent abusivement le conflit armé de Minembwe. Ils ont ouvert ainsi un marché noir des effets militaires ( tenues , armes et munitions) pour ce faire ils ont monté un système où ils circulent dans les villages à la recherche des clients, une fois trouvé, ils se conviennent avec ces derniers du lieu et de l'heure de livraison, ils alertent immédiatement leurs supérieurs pour qu'ils puissent piéger ces preneurs à l'endroit et à l'heure convenus. Leur mission réussie ils arrêtent ces victimes au motif qu'ils ont été attrapés en flagrance entrain d'acheter les effets militaires. Acheminés au cachot militaire de madegu ( dans un conteneur installé au Q.G de la 12ème brigade) ici ils sont maltraités et obligés de payer de l'argent pour se faire libérer mais malheureusement après avoir récupéré cet argent, au lieu de les libérer on les envoie à bukavu et/ou à Kinshasa pour être jugé par la justice militaire. Citons à titre d'exemple ces deux cas récents : Un jeune homme de Kiziba répondant aux noms de Ngirumuvugizi Ndabarishe surnommé Rwizihirwa est tombé dans ce filet le 14 avril 2021 puis transféré à bukavu le jour suivant après avoir payé une somme de 250 dollars ( à Minembwe cette somme équivaut à 2500 dollars sous d'autres cieux car la vie est trop chère, toutes les ressources de la population ont été consumées par les 3 ans de conflits armés),  Monsieur Mushambaro Gatungo Semutumwa piégé au centre de madegu, motard de son état, arrêté le 15 mai 2021 puis transféré à bukavu le 22 du même mois. Ce qui prouve que c'est un coup monté par la hiérarchie militaire, les vendeurs de ces effets militaires eux ne sont pas poursuivis. Dans quel pays du monde où un militaire commettre de telles infractions sans être inquiété si ce n'est à Minembwe ? Le complot contre les banyamulenge a atteint un niveau intolérable.

Pendant ce temps un phénomène nouveau s'annonce dans le monde militaire à Minembwe : Deux officiers supérieurs se présentent comme *Médiateurs*  dans les conflits des hauts plateaux de Fizi et Itombwe. Il s'agit du colonel Rugabisha Alexis et le colonel Mukelenge Album envoyés par l'état-major général de l'armée (selon leur déclaration)  à Minembwe c'est ce 4 mai dernier qu'ils commencent leurs contacts avec les différentes couches des habitants de Minembwe ( les chefs coutumiers, les femmes, les jeunes et la société civile) tous ont été invités séparément dans des entretiens avec ces 2 colonels où ils ont été sensibilisés aux dialogues entre les communautés séparées par les conflits. Comme toujours les habitants de Minembwe ont accueilli favorablement cette initiative. Par la suite ladite délégation venue de Kinshasa s'est rendue tour à tour à Lulenge et à Rugezi deux localités éloignées de22 Minembwe centre pour y rencontrer 2d'autres communautés comme les bafuliru, banyindu et babembe, ici la délégation dit avoir également rencontré les membres du groupe armé dénommé Bishambuke. Selon la déclaration du colonel Mukelenge, ila trouvé ces hommes bien armés et vêtus en tenues militaires neuves et propres, une tenue de l'unité commando des FARDC de la 12ème brigade de Minembwe ! Quand il a posé la question à l'un d'eux pour savoir d'où viennent ces armes, il lui répond: " eh c'est des militaires qui nous les vendent" (  aucun membre de ce groupe n'a été arrêté pour ce port illégal d'arme et/ou de tenue militaire) seuls les jeunes de Minembwe sont donc visés. 

Le 20 mai dernier un grand rassemblement se tient dans la périphérie de Minembwe, précisément dans la localité de kakangara où toutes les communautés rencontrées par la délégation sont réunies. Ici les gens sont sensibilisés à s'engager dans le processus de dialogue pour la paix. Après l'allocution de la délégation, les communautés réagissent à l'unanimité en déclarant " ce sont des militaires FARDC qui nous opposent, nous pouvions déjà terminé nos différends depuis très longtemps, c'est vous qui soutenez nos jeunes à s'affronter en leur donnant des armes et munitions, d'ailleurs vous devriez être déployés dans toutes nos localités mais vous êtes basés à Minembwe seulement et ce malgré les différentes demandes de nos populations, si réellement vous êtes venus pour la paix allez exécuter nos demandes car vous en avez les moyens ". 
Même si la fameuse délégation soit porteur d'un bon message, la procédure utilisée n'est pas bonne : Leur plan de travail n'est pas adapté au rythme de la population civile, ces officiers nous conduisent comme si nous étions des militaires  s'indigne la population; ils monopolisent la parole et ils ne supportent pas une idée contraire à la leur ; ils veulent imposer leurs pensées aux citoyens, ils s'énervent facilement et intimident les gens, pas de langage diplomatique de leur part d'où la nécessité de changer cette équipe et donner la charge de diriger ce processus aux civils  tel est le souhait de la société civile.

Nous recommandons donc à la hiérarchie militaire des FARDC et aux dirigeants du pays ce qui suit:
1. Le dialogue entre les communautés doit continuer avec les médiateurs civils
2. Les militaires doivent également être déployés dans des zones non occupées afin de faciliter le retour des populations dans leurs villages d'origine et reprendre leurs activités quotidiennes.
3. Initier des enquêtes pour découvrir les militaires impliqués dans la complicité avec les groupes armés afin qu'ils soient traduits devant la justice
4. Que les civils arbitrairement arrêtés  par les militaires soient libérés. 

 *FAIT À MINEMBWE *CE 28 MAI 2021* 
Pour la société civile noyau de Minembwe Ruvuzangoma Rubibi Saint-cadet, président.

Saturday, May 15, 2021

Dénonciation du Genocide contre Banyamulenge

Le 14 mai 2021

 Les Banyamulenge vivants aux États-Unis sont descendus dans les rues pour protester contre l'épuration ethnique et le déracinement dont fait l'objet leur communauté résident dans les hauts et moyens plateaux d'Uvira, Mwenga et Fizi à l'Est de la RD Congo.

La manifestation organisée sous la houlette de Mahoro Peace Association était attendue par ses membres. Les hommes et femmes épris de paix, de justice pour tous et de dignité humaine se sont joints à Mahoro Peace pour manifester dans plus de 20 cités américaines. Les manifestants ont étaient reçus et entendus par plusieurs congressmen/congresswomen, mais aussi des maires de cités et des gouverneurs.


La mobilisation pour la marche pacifique était totale, elle a enregistré des milliers de participants. L'organisation Mahoro Peace a mobilisé ses membres du Nord au Sud-est de Portland /Maine à Jacksonville/ Florida; de Rochester/ New York, en passant par Columbus/ Ohio et Indianapolis à Austin/ Texas sans oublier Phœnix/Arizona et ailleurs, les membres et amis étaient bel et bien au rendez-vous.

Quant au message, il est clair comme l'eau de roche ; les manifestants ont demandé l'arrêt du nettoyage ethnique contre les , le déracinement de cette communauté congolaise de leur pays et l'arrêt du razzia de bétail appartenant à la communauté.        


En effet depuis avril 2017, la communauté congolaise Banyamulenge est victime d'une cabale planifiée par des tireurs de ficelles au pouvoir en RD Congo; cette dernière vise à déraciner et à chasser les Banyamulenge de leur pays la RD Congo sous prétexte qu'ils ne sont pas des Congolais. Pour ce fait ils utilisent les mai mai et les mercenaires étrangers (burundais) Red Tabara pour exécuter leur sale besogne.

Depuis avril 2021, début d'attaques planifiées contre les populations Banyamulenge, 90 % des villages Banyamulenge des hauts et moyens plateaux des territoires d'Uvira, Mwenga et Fizi ont été rayés de la carte de la RD Congo par les assaillants cités ci haut; 95 % du bétail appartenant aux Banyamulenge a été razzié, plusieurs centaines de personnes (femmes et enfants inclus ) ont été tués tout simplement parce qu'ils sont Banyamulenge.

Malheureusement, les FARDC locales ont joué un rôle important dans la guerre contre les Banyamulenge. Selon les témoignages et les rapports crédibles, ils ont appuyé les mai mai et leurs alliés dans leurs attaques maléfiques . Ils se sont aussi impliqués directement dans les combats contre les Banyamulenge.

Depuis le début des hostilités contre les Banyamulenge en 2017 ; ni l'ex-président Joseph Kabila à l'époque, ni le Président Felix Antoine Tshisekedi, président actuel ne sont pas investis sérieusement pour protéger les Banyamulenge. Ils ont adopté l'appellation erronée des conflits inter-ethniques au lieu de reconnaitre l'épuration ethnique contre les Banyamulenge. Pour le gouvernement, c'est une façon de s'absoudre du manque d'intervention pour arrêter les massacres contre les Banyamulenge; hélas aussi une façon de cautionner le processus de rendre les Banyamulenge apatrides.

Les attaques contre les Banyamulenge et la crise des hauts plateaux revêtent un caractère national .
Elles ont aussi des soubassements politiques, il s'agit d'une crise entretenue au niveau national et local aux acteurs multiples et multi-facette qui s'exécute à plusieurs niveaux.

Pour le savoir, il suffit tout simplement d'examiner les discours de haine entretenus par les leaders politiques (toutes tendances confondues) sans être inquiété par la justice congolaise ; et le soutien logistique et rhétorique accordée aux mai mai par les militaires (FARDC).

Pour désamorcer cette crise, il faut tout simplement recadrer le dialogue dans sa dimension plurielle (au niveau nationale et local). L'Etat congolais devrait aussi faire l'auto-évaluation en ce qui concerne son rôle dans l'épuration ethnique des Banyamulenge et leur déracinement avant de s'engager comme sapeur-pompier. Ceci permettra de corriger ses politiques de deux poids et deux mesures et de tamiser les acteurs et les actions appropriées.

Un exemple saillant de politique discriminatoire, c'est le débat parlementaire de 2020 sur l'annulation de la commune rurale de Minembwe qui était dirigé par l'actuel Ministre de l'enseignement supérieur et universitaire Muhindo Nzangi . Au vu du contexte, le débat était absurde tout simplement parce que la commune rurale représentait l'autorité de l'état dans une contrée où l'on en a plus besoin. Proposer son annulation relève tout simplement de la manipulation politique.

L'autre faille du dialogue, c'est le manque d'engager des sages des communautés (véritables sapeurs pompiers) et les leaders des groupes armés impliqués dans les conflits ; de soi-disant représentants (chef de fil des théories conspiratrices) qui sont reconnus à travers leurs propos incendiaires après le dialogue font plutôt penser au jeu de dupes.

Nous demandons au président de la République Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi de s'investir personnellement pour arrêter l'épuration ethnique des Banyamulenge et leur déracinement.

Jacques Murinda


Source: 7sur 7.cd