Thursday, July 21, 2022

Cri d’alarme contre une opération militaire inopportune envers le groupe d’Autodéfense civile Twirwaneho.


Cri d'alarme contre une opération militaire inopportune envers le groupe d'Autodéfense civile Twirwaneho.

Copie pour information à:

- Son Excellence Monsieur le Président de la République du Kenya et Président en exercice de l'EAC (avec nos hommages les plus déférents) à Nairobi ;

- Son Excellence Madame la Présidente de la République Unie de Tanzanie (avec nos hommages les plus déférents) à Dar-es- Salaam;

- Son Excellence Monsieur le Président de la République de l'Ouganda (avec nos hommages les plus déférents) à Kampala;

- Son Excellence Monsieur le Président de la République du Soudan du Sud (avec nos hommages les plus déférents) à Juba;

- Son Excellence Monsieur le Président de la République du Rwanda (avec nos hommages les plus déférents) à Kigali;

- Son Excellence Monsieur le Président de la République du Burundi (avec nos hommages les plus déférents) à Bujumbura;

Objet: Cri d'alarme contre une opération militaire inopportune envers le groupe d'Autodéfense civile Twirwaneho.


A Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshidekedi Tchilombo, Président de la République Démocratique du Congo (avec nos hommages les plus déférents) à Kinshasa- Gombe/RDC


Excellence Monsieur le Président de la République,
J'ai l'insigne honneur de m'adresser auprès de votre haute responsabilité, en vue d'exprimer, au nom de la communauté Banyamulenge vivant dans les Hauts-
      
Plateaux de la province du Sud-Kivu, communément appelés Minembwe, notre profonde inquiétude suscitée par l'imminence d'une inopportune opération militaire contre le groupe d'autodéfense civile Twirwaneho.

Cette opération conjointe entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Forces Nationales de Défense du Burundi (FNDB) s'annonce dangereuse et irrégulière sur plusieurs plans et risque de conduire à un nettoyage ethnique pure et simple contre les Tutsis Banyamulenges des Hauts-Plateaux.

En effet, selon les informations crédibles en notre possession, la semaine du 10/07/2022, les Forces armées Burundaises (FNDB) ont traversé la rivière Rusizi en trois groupes de 250 militaires chacun pour faire jonction avec les FARDC opérant dans les Moyens-Plateaux d'Uvira, totalisant ainsi une force constituée de 1500 hommes de troupe, à raison de 750 hommes par pays. Ces troupes ont pour objectif de détruire l'auto- défense Banyamulenge Twirwaneho, pourtant partenaire au processus de paix de Nairobi initié sous les bons offices de Son Excellence Uhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya et Président en exercice de l'EAC dont les travaux n'ont pas encore pris fin.
Excellence Monsieur le Président, il sied de porter à votre aimable attention qu'une telle initiative est irrégulière et inopportune pour plusieurs raisons : 

D'abord, cette opération viole intentionnellement le processus de Paix de Nairobi auquel Twiraneho est partie prenante. Comment pouvez-vous décider de mener une telle opération sélective contre un groupe déjà engagé dans le dialogue pour une résolution pacifique du conflit ?

Ensuite, seul ce groupe est visé par l'opération dans une province où l'on compte à peu près 90 groupes armés selon le Baromètre sécuritaire du Kivu datant du mois de février 2021. 

Cette opération est de toute évidence sélective car elle cible un groupe d'auto-défense qui n'a jamais lancé une seule attaque contre l'armée régulière et met en danger l'ensemble de la Communauté Banyamulenge ciblée par des massacres à motivation ethnique enduré depuis Avril 2017, sous le regard complaisant si pas complice de certains éléments des FARDC. Cette intervention militaire ne fera que remuer l'épée dans une plaie encore saignante, car visant une population civile, les Banyamulenges, puisque les Twirwaneho sont des paisibles civils qui ont décidé de se prendre en charge après avoir été abandonnés par les services compétents et livrés à la merci de ceux qui ne jurent que par l'extermination ou à défaut l'expulsion des Banyamulenge du Territoire Congolais.

Enfin, ce qui est plus inquiétant est que le FARDC, qui sont sensé sécuriser tout le monde, organise cette opération avec l'armée burundaise mais aussi avec les différents groupes maimai qui deviennent officiellement des forces amies contre les seuls banyamulenge.

Eu égard aux éléments développés ci-dessus, il est évident que l'opération est mal partie ; car elle offrira sans doute l'opportunité à tous les acteurs du projet macabre de génocide des Tutsis de la RDC d'en finir une fois pour toute.

Excellence Monsieur le Président de la République, comment notre pays peut-il prendre une telle décision qui met en danger tout un groupe ethnique dont le seul péché est son faciès allongé ?

Cette correspondance sert de cris d'alarme pour vous demander de faire appel à la raison et éviter de prêter une main forte à un plan de génocide qui ne fait plus l'ombre d'aucun doute.

Vous avez sans doute suivi une campagne haineuse qui fait le tour dans les réseaux sociaux et autres canaux dont l'objectif est d'appeler à l'extermination des Tutsis de la Rdc. Nous voudrions par la présente demander au Gouvernement de la RDC de mettre fin à ce plan d'extermination de la Communauté Banyamulenge en cours d'exécution depuis 2017, en commençant par l'annulation de cette opération dont les effets sont prévisibles.

Nous en appelons par la même occasion aux Chefs d'Etats membres de l'EAC de tout mettre en œuvre afin d'éviter que le processus de Paix de Nairobi ne soit pas mis en péril. Nous les prenons également à témoin face à un projet de longue date de génocide et dont l'opération en question risque de parachever son exécution finale.

Espérant qu'une suite appropriée sera réservée à notre cri d'alarme, nous vous prions d'agréer, Excellence Monsieur le Président, l'expression de nos sentiments les plus patriotiques.

Fait à Minembwe, le 21/07/2022

KAMASA NDAKIZE WELCOME
Porte-Parole de Twirwaneho