Huit ans après, faute de justice, les survivants doivent doubler de vigilance et réclament que justice soit faite afin qu’il y ait réparation.
Comme chaque année depuis la nuit fatidique du 13 au 14 août 2004, nous commémorons la mort des nôtres fauchées à cause de ce qu’ils sont – ou mieux dit – à cause de leur morphologie. Les Banyamulenge morts, constitués en grande partie d’enfants et des femmes incendiés pendant la nuit dans le refuge du camp de Gatumba sous contrôle du Haut Commissariat pour les Réfugiés, continuent d’interpeller tout un chacun. Et les questions restent toujours posées dans nos têtes et suspendues sur nos lèvres faute d’interlocuteurs. On ne le dira pas assez le soubassement idéologique qui a fondé cette tuerie macabre, cette mortification n’est rien d’autre qu’une pensée génocidaire. En effet, lorsqu’il y a mort d’hommes on est en position de se demander pourquoi ces personnes innocentes ont été tuées sauvagement et que justice ne soit pas faite ? Car, ni du côté congolais, ni de celui des Burundais, ou des Nations Unies aucun suivi de cette macabre besogne n’a été fait, rien que des rapports bidons n’ayant précisé ni les auteurs, ni leurs commanditaires. L’enquête de l’ONUB et de la MONUC organisée en 2004 après le Génocide des Banyamulenge à Gatumba pourra, lui, faire parler toutes les progénitures. Cela fait, on n’avait pas besoin de le nommer, car les auteurs avaient revendiqué eux-mêmes cette sale besogne. Cependant, ce qui interpelle encore actuellement et qu’on est en droit de demander la Communauté Internationale pourquoi ce tueur d’Agatho Rwasa continue de circuler librement dans la région sans qu’aucun pays de la région ou la fameuse Communauté Internationale ne puisse pas lever même le petit doigt ? N’est-ce pas une mauvaise pratique voulant implémenter une culture de la cruauté ? Bien que nous commémorons cette date en guise de « Mémoire », il est temps de revendiquer enfin, que justice soit faite afin que les membres des familles puissent se sentir soulager. Des questions suspendues sur les lèvres de tous peuvent être logiquement libellées.
Pourquoi aucun des assaillants n'a jamais été interpellé jusqu'à ce jour ? Pourquoi aucun gouvernement de la région des Grands Lacs voire même la Communauté Internationale représentée par les instances des Nations Unies n’ont pas montré d’enthousiasme pour traquer ces assaillants ? Curieusement, les commanditaires des tueries des Tutsi ont droit de vaquer à leurs occupations en toute quiétude. Yerodia Ndombasi Ex Vice-président de la RDC actuellement Sénateur qu’on peut évoquer ici avait été le concepteur des massacres commis contre les Tutsi congolais à Kinshasa en 1998, majoritairement Banyamulenge. Il s’était distingué en terme d’instillation du veineux haineux au point que les journalistes l’avaient surnommé le « Verminologue » à cause de la qualification de la « vermine tutsi » qu’il collait aux tutsi. Celui-ci eut brièvement droit à un mandat d’arrêt International lancé par la Belgique. Étonnamment, ce mandat fût levé incognito et dans des conjonctures assez opaques. De même, Agatho Rwasa et son ex-collaborateur Pasteur Habimana ont été visés, à un moment donné, par la Cour Pénale Internationale pour avoir revendiqué ces tueries macabres et se targuant poing à la poitrine de cette ignominie. Pour la simple raison qu’il s’agissait des Tutsi. Cependant, force est de constater comment la Communauté Internationale s’est précipitée en faisant pression sur le gouvernement burundais de négocier avec ces criminels. La politique a ses raisons que la raison ne connaît point. Pourtant, une fois rentré au pays avec son FNL n’ayant pas eu gain de cause, suite à son idéologie politique ethnicisant, il est retourné dans un maquis quelque part, toujours dans la région.
Les survivants Tutsi de la région doivent redoubler de vigilance. La haine avec laquelle ils ont commis cette sale besogne donne la puce à l’oreille qu’une répétition de cette pratique macabre des tueries à caractères ethniques est possible. Avec cette pratique d’une politique d’impunité, dans la région des Grands Lacs Africains, tuer un Tutsi est une pratique risquant d’être érigée en valeur. Des indiscrétions localisent Agatho Rwasa toujours dans le Sud-Kivu en RDC. Etonnamment, aucune initiative n’a été prise pour le traquer depuis qu’il y a trouvé refuge. La Communauté Internationale représentée par l’illustre MONUSCO vante les mérites et appuie les initiatives des rôtisseurs des Tutsi i.e : les FNL et les FDLR. Les célèbres FDRL adeptes émérites de la génocidocratie (permettez-moi cette expression), eux, n’ont aucune leçon à recevoir. Dans les conditions actuelles, la justice de tous les Congolais en général et des Tutsi en particulier est loin comme la lune. En août 2004 après le massacre des Banyamulenge du camp de Gatumba à Bujumbura au Burundi, non loin de la frontière avec la Rd Congo, Pasteur Habimana, porte-parole du FNL-Palipehutu, avait revendiqué, au nom de ce mouvement rebelle, ces tueries qui ont coûté la vie à 161 réfugiés congolais rwandophones.
RUMENGE Nt. Alain, M.Sc