Monday, July 7, 2008

Boteti assassiné à Kinshasa, des civils tués à Minembwe !



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La Prospérité en date du 07/07/2008

Trop, c’est trop. L’insécurité a atteint son stade suprême à Kinshasa et dans les principaux centres névralgiques du pays. Daniel Boteti, Vice-Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa, a été assassiné, ce dimanche 6 juillet, dans la fourchette de deux à trois heures du matin. A Minembwe, au Sud-Kivu, la population est encore sous le choc. Pour une affaire d’un mariage par rapt ; une affaire de viol, des civils ont été, il y a quelques jours, massacrés. Des hommes du Major Santos seraient épinglés comme auteurs de cet acte odieux. En attendant que l’auditorat militaire ne les fasse arrêter, juger et condamner, le commandant de la 10ème Région militaire ne devrait-il pas rendre compte des faits de ses troupes ?
C’est un Kimbuta ému qui est monté hier sur le plateau de la Rtnc pour annoncer solennellement l’assassinat de l’Honorable Daniel Boteti, ce dimanche 6 juillet, vers les petites heures du matin, à Kinshasa. Deux des assaillants ont été maîtrisés. Jusqu’ici, l’enquête se poursuit, a-t-il, du reste, rassuré. Et qu’au fur et à mesure de son déroulement, des informations seront livrées au public pour étayer les circonstances ayant occasionné cet acte abject. D’ores et déjà, l’autorité urbaine a présenté ses condoléances les plus attristées à la famille de l’illustre disparu et à l’Assemblée Provinciale de la Ville de Kinshasa. C’est sûr que dans les prochaines heures, le programme des funérailles sera, lui aussi, connu. Au fait, la question de l’insécurité demeure une affaire récurrente, à Kinshasa et en provinces. Pour le cas de Boteti, plusieurs versions rivalisent d’ardeur sur le marché politique. L’une d’elles soutient que l’homme revenait d’une fête de mariage. Il s’agissait, en effet, de deux enfants Endundo et Mokolo qui se sont unis pour le meilleur et le pire, ce samedi 5 juillet. Sur son chemin de retour, il est tombé dans une embuscade, aux environs de l’avenue de la Montagne qui jouxte les avenues Nguma et Haute Tension, dans la commune de Ngaliema. Une altercation s’en est suivie entre les hommes en uniforme non autrement identifiés et l’élément commis à la garde de l’Honorable Daniel Boteti. Pris sous les feux, ce dernier a osé prendre le large. La tentative de gagner une parcelle voisine s’est soldée par un échec. A environ quinze mètres, il a attrapé une balle qui, finalement, l’a emporté dans l’au-delà. Déjà, dans la voiture, il avait encaissé une première balle, au bras, raconte-t-on.
Minembwe sous le choc, des civils tués …
Minembwe est inconsolable, il pleure ses morts au jour le jour ! Depuis bien de temps, cette contrée de la RD. Congo au Sud-Kivu vit un calvaire indescriptible : les hommes en uniforme appartenant à deux brigades déployées à Minembwe, l’une intégrée et commandée par le colonel BAKUWE et une autre non intégrée commandée par un certain Colonel MUHETO et un major du nom de SANTOS sèment la désolation au sein de la population civile qu’ils sont censés protéger. Ces brigades des FARDC déployées dans cette partie et à la tête desquelles se trouvent les officiers cités ci – haut, s’illustrent par des exactions et tueries de toute sorte dans tous les villages des hauts plateaux de Minembwe, sous leur contrôle. Voici les derniers cas encore frais qui peignent le tableau combien sombre de la vie des populations de cette partie du pays :

1. Il y a 4 jours, 2 mamans du village de MIKENKE accompagnées de 2 enfants ont été sauvagement abattues à quelques mètres d’une position de FARDC à RWITSANKUKU, alors qu’elles revenaient d’un mariage dans le moyen plateau. Leurs corps ont été éventrés et les cœurs soutirés par leurs bourreaux. Précisons que parmi ces victimes, il y avait un bébé de 9 mois et un jeune garçon de 10 ans. Cette information a été confirmée et diffusée par la radio Okapi et beaucoup d’organisations de défense des droits de l’homme.
2. Il y a 2 semaines, le garde de corps du Major Santos, sur ordre de son chef, a fait un kidnapping d’une jeune fille du nom de Yvette Sekanyuzi, en vue d’un mariage forcé ou par rapt qui n’est autre chose qu’un viol. Huit personnes ont participé à cette opération macabre à la tête desquelles deux capitaines à savoir, SEBAGABO et BISETSA, et cinq soldats dont GATEZI, BIRORI, MUHOZI, GATUTSI et RUGARURA et un civil du nom de MWIZERWA RUTABARA qui, curieusement, est celui qui aurait tiré sur la victime. Le frère de la victime du nom de SEKANYUZI Pilote qui voulait voler au secours de sa sœur, a été fauché par une rafale des balles qui lui occasionnèrent des blessures mortelles. Il a été acheminé à l’hôpital de référence d’Uvira par l’avion de la Monuc, mais hélas ! il succombera à l’hôpital même, 2 jours après. Ce qui est étonnant est que ni l’auteur du crime, ni son chef le major Santos qui a commandité cet acte, personne n’est inquiété et jusqu’à ce jour, les deux circulent librement, alors que l’affaire a été portée à la connaissance des instances hiérarchiques et judiciaires de l’armée, y compris la Région militaire du Sud-Kivu.
3. Il y a 2 mois, un pasteur du nom de GAHUNGU RUGABA du village de MURAMBYA a été lâchement abattu par les mêmes éléments indisciplinés des forces de l’armée, alors qu’il gardait son troupeau à quelques Kilomètres de son village. Son corps criblé des balles a été retrouvé 3 jours plus tard gisant dans la forêt de GAFINDA.
4. Dans le village de KAHWERA, à près de 10 Kms du centre de Minembwe, 2 jeunes filles respectivement de 8 et de 10 ans ( NANGORE ET MUKESHA) ont été violées par les hommes en uniforme. Les auteurs de cette ignoble action sont dans la libre circulation, bien que connus et bien identifiés.
5. Une jeune dame du nom de NABIKUNDWA a été cruellement violée dans le village de RUGEZI. Agonisant, elle fut acheminée au centre de santé de Minembwe pour les premiers soins d’urgence, puis à BUJUMBURA. Les auteurs de ce forfait, au lieu d’être arrêtés, ont été permutés d’une position à une autre dans le même milieu. Révoltées par la prolifération de ces actes combien criminels, les femmes de Minembwe ont organisé une marche pacifique de protestation pour exprimer leur désarroi auprès du Commandant de Brigade de la place ; le même major Santos faisant alors fonction de Cmdt de Brigade ordonnera une répression violente contre cette marche. Des balles crépitèrent et les femmes furent sérieusement tabassées. Trois d’entre elles furent grièvement molestées et blessées. Même les forces de la Monuc de Minembwe ont assisté impuissamment à ce spectacle désolant.

Tels sont les cas récents des exactions et tueries que subit la population des hauts plateaux et qui prouvent à quel point MINEMBWE est devenu invivable. Ces cas viennent s’ajouter à une longue liste des traitements dégradants dont sont victime les populations qui vivent en milieux ruraux, précisément à MINEMBWE.
Les champs ont été dévastés par ces forces de l’ordre et une crise alimentaire pointe déjà à l’horizon. Le petit et le gros bétail sont devenus une propriété de ces hors-la-loi. La population civile sans défense vit et subit tous ces méfaits désespérément ! Voilà qui a justifié un exode massif de la population active de Minembwe vers les camps de réfugiés des pays voisins.
Des incertitudes
De ce tableau combien sombre, il y a lieu de se poser un certain nombre de questions. : Jusque quand l’impunité sera-t-elle tolérée dans ce pays ? Où est l’autorité de l’Etat en RDC, spécialement à Minembwe ? Qui protège ces intouchables qui causent mort et désolation au sein des populations ? Y a-t-il un délit aussi fort que le meurtre ?
Il convient de souligner que le colonel Muheto et le major Santos sont à Minembwe depuis bientôt 10 ans et sont devenus inamovibles comme des chefs coutumiers à la seule différence qu’ils tuent, arrêtent, violent, jugent et condamnent et ne sont jamais passés par le brassage.

Un cri de détresse est lancé par la population de Minembwe au Gouvernement, plus précisément à la justice militaire pour que tous les auteurs de ces actes soient punis conformément à la loi.

Publié par
La Prospérité en date du 07/07/2008

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