Saturday, July 26, 2025

L'apparence de proximité ne suffit pas face à la douleur d’un peuple abandonné

*À l'attention de Monsieur Patrick Muyaya, Porte-parole du Gouvernement Congolais*




Monsieur Muyaya,

Lors de vos récentes apparitions médiatiques, vous avez tenu à afficher une image de proximité avec le peuple congolais. Mais derrière cette façade de compassion, c'est un masque qui dissimule une vérité bien plus sombre : vous êtes, aux yeux de ceux que vous ignorez, un lion qui dévore. Vous parlez au nom d'un État qui, depuis des années, reste sourd aux cris de détresse des populations des Hauts-Plateaux de Fizi, Uvira et Itombwe – en particulier, le peuple Banyamulenge.

Les faits parlent d'eux-mêmes, l'histoire vous jugera.

Votre gouvernement a sciemment détourné le regard pendant que les villages Banyamulenge étaient systématiquement incendiés, pillés et détruits. Pourtant, l'armée nationale était bel et bien présente – parfois même à quelques kilomètres seulement. Non seulement elle n'a pas protégé les populations civiles, mais elle a été complice, voire active, dans les exactions commises par les milices locales, notamment les Maï-Maï et les FDLR.

Les Banyamulenge n'ont jamais cessé d'implorer la protection de l'État congolais, qu'ils ont toujours considéré comme leur propre État. En retour, ils ont reçu trahison, silence, et mépris. Leur loyauté a été récompensée par l'abandon.

*Des villages brûlés. Du bétail volé sous les yeux de l'armée. Des femmes violées. Des civils massacrés.*
Le tout dans l'indifférence totale de l'État – pire encore, avec son aval tacite. Même ceux parmi les Banyamulenge qui occupent des postes étatiques ont dénoncé ces horreurs. Mais rien n'a changé. L'État, que vous représentez, a fermé les yeux, s'est bouché les oreilles, et a laissé faire, comme si les Banyamulenge n'étaient pas citoyens de ce pays.

Vous avez osé manipuler les médias pour construire une image positive de votre action, tout en occultant la souffrance d'un peuple que votre silence a condamné. Ce n'est pas seulement une faute morale, c'est une complicité implicite dans l'un des drames humains les plus graves de ces dernières années en RDC.

*Huit années de silence. Huit années d'exil, de faim, de violence, sans la moindre assistance humanitaire de votre gouvernement.*

Les Banyamulenge sont devenus les seuls citoyens du Congo que l'État semble avoir consciemment choisis d'exclure, d'abandonner, voire d'exterminer.

Et pourtant, malgré tout, ce peuple continue de se battre pour la paix, sans milice structurée, sans soutien politique, sans armes. Il n'a jamais déclaré la guerre à l'État. C'est l'État qui lui a déclaré la guerre.

Monsieur Muyaya, il ne suffit pas de bien parler à la télévision. Il ne suffit pas d'être éloquent. Ce que le peuple attend, ce sont des actions. Ce que les Banyamulenge attendent, c'est la justice, la reconnaissance de leurs souffrances, la protection, comme tout autre peuple de ce pays.

Vous ne pouvez pas réclamer l'unité nationale en fermant les yeux sur une partie de votre peuple.
Vous ne pouvez pas prêcher la paix en refusant de nommer les injustices.
Et vous ne pouvez pas continuer à ignorer ce que l'Histoire, un jour, mettra en lumière.

Honte à l'hypocrisie. Honte à l'oubli. Honte au silence complice.

Mais sachez une chose : les Banyamulenge ne seront pas exterminés. Ils seront sauvés, non pas par votre gouvernement, mais par leur résilience, leur foi et la justice divine.
Car Dieu n'aime pas les hypocrites.

By 
Felix Serugayi 

serugayifelix5@gmail.com

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