Tuesday, July 29, 2025

Pourquoi, malgré les négociations, le gouvernement de Kinshasa est incapable de faciliter les accords de Doha?



Les principales raisons qui expliquent le pourquoi, malgré le négociation de Doha le gouvernement congolais n'a pas la capacité de restaurer pleinement l'autorité de l'Etat et faciliter les accords de Doha.

*Faiblesse institutionnelle de gouvernement de Kinshasa.*

Les institutions gouvernementales manquent la légitimité, d'indépendance et des capacités techniques.
L'administration publique est affaiblie, mal financée et corrompue, ce qui entrave l'application des décisions politiques. Partant de l'expérience du passé, il a été toujours difficile au Gouvernement congolais d'honnorer des tels engagement.

*Présence persistante de groupes armés locaux et étrangers.*

Malgré les accords de paix, plusieurs groupes armés continuent d'exercer un contrôle du pouvoir au Sud Kivu dans Fizi, Uvira, à Irumu par exemple plus de 40 civiles hommes, femmes et enfants furent massacrés par les ADF sous les yeux fermés des FARDC après les accords de Doha, faut-il parlé alors de l'autorité de l'Etat?

Dans Uvira par exemple, les wazalendo contestent l'autorité centrale et imposent leurs propres lois ou formes de gouvernance.

*Manque de volonté politique ou de cohésion interne*

Le gouvernement congolais est divisé, avec des conflits entre factions politiques (Fayulu, Gatumbi, des arrestations arbitraires des généraux etc..), par exemple, hier, 27 juillet 2025 arrestation arbitraire de M. Laurant Rubona diplomate à l'ambassade du Congo au Burundi. Rescapé de massacré de Gatumba, il a été arrêté et transféré immédiatement à Kinshasa. Le motif de son arrestation est du fait d' appartenir à la communauté Banyamulenge. Donc les régionalismes, les tribalismes et les favoritismes ont érigé des monuments dans la gouvernance de Tshisekedi.

Des rivalités internes ralentissent alors la mise en œuvre des engagements pris à Doha.

*Méfiance des populations locales*

Certaines communautés ne font pas confiance à l'État de Kinshasa, notamment en raison de discriminations passées ou de l'absence de services de base (éducation, santé, sécurité) cas particulier de la population de Minembwe privée des nourritures, des produits de première nécessité, etc..

Les civiles préfèrent se tourner vers des acteurs locaux (chefs traditionnels, groupes religieux) AFC/M23 et MRDP Twirwaneho pour leur sécurité et leurs besoins quotidiens.

*Influence extérieure ou interférences régionales*

Des puissances étrangères, la SADC et le pays voisin Burundi soutiennent des groupes armés Wazalendo en s'interférant dans le processus de paix pour défendre leurs intérêts égoïstes en RDC.

Cela complique la stabilisation et l'unification du territoire.

*Crises humanitaires et socio-économiques persistantes*

Le chômage, la pauvreté, les déplacements de population et la crise alimentaire accentuent l'instabilité de tous les territoires non encore libérés par le mouvement révolutionnaire AFC/M23 et MRDP Twirwaneho.

L'État congolais, en difficulté, est incapable de répondre aux besoins fondamentaux de la population, ce qui affaiblit encore sa légitimité et risque de compromettre les accords de Doha.

*Échec dans la mise en œuvre des accords de Doha*

Les accords de Doha peuvent rester lettre morte s'ils ne sont pas suivis d'actes concrets sur le terrain : libération des prisonniers se trouvant à Kinshasa, réforme du secteur sécurité ainsi que l'absence de mécanismes de suivi ou de sanctions en cas de non-respect des engagements.

*Fait à Kashasha le 29 juillet 2025*

Par Me. *Serugayi Félix*
serugayifelix5@gmail.com

Saturday, July 26, 2025

L'apparence de proximité ne suffit pas face à la douleur d’un peuple abandonné

*À l'attention de Monsieur Patrick Muyaya, Porte-parole du Gouvernement Congolais*




Monsieur Muyaya,

Lors de vos récentes apparitions médiatiques, vous avez tenu à afficher une image de proximité avec le peuple congolais. Mais derrière cette façade de compassion, c'est un masque qui dissimule une vérité bien plus sombre : vous êtes, aux yeux de ceux que vous ignorez, un lion qui dévore. Vous parlez au nom d'un État qui, depuis des années, reste sourd aux cris de détresse des populations des Hauts-Plateaux de Fizi, Uvira et Itombwe – en particulier, le peuple Banyamulenge.

Les faits parlent d'eux-mêmes, l'histoire vous jugera.

Votre gouvernement a sciemment détourné le regard pendant que les villages Banyamulenge étaient systématiquement incendiés, pillés et détruits. Pourtant, l'armée nationale était bel et bien présente – parfois même à quelques kilomètres seulement. Non seulement elle n'a pas protégé les populations civiles, mais elle a été complice, voire active, dans les exactions commises par les milices locales, notamment les Maï-Maï et les FDLR.

Les Banyamulenge n'ont jamais cessé d'implorer la protection de l'État congolais, qu'ils ont toujours considéré comme leur propre État. En retour, ils ont reçu trahison, silence, et mépris. Leur loyauté a été récompensée par l'abandon.

*Des villages brûlés. Du bétail volé sous les yeux de l'armée. Des femmes violées. Des civils massacrés.*
Le tout dans l'indifférence totale de l'État – pire encore, avec son aval tacite. Même ceux parmi les Banyamulenge qui occupent des postes étatiques ont dénoncé ces horreurs. Mais rien n'a changé. L'État, que vous représentez, a fermé les yeux, s'est bouché les oreilles, et a laissé faire, comme si les Banyamulenge n'étaient pas citoyens de ce pays.

Vous avez osé manipuler les médias pour construire une image positive de votre action, tout en occultant la souffrance d'un peuple que votre silence a condamné. Ce n'est pas seulement une faute morale, c'est une complicité implicite dans l'un des drames humains les plus graves de ces dernières années en RDC.

*Huit années de silence. Huit années d'exil, de faim, de violence, sans la moindre assistance humanitaire de votre gouvernement.*

Les Banyamulenge sont devenus les seuls citoyens du Congo que l'État semble avoir consciemment choisis d'exclure, d'abandonner, voire d'exterminer.

Et pourtant, malgré tout, ce peuple continue de se battre pour la paix, sans milice structurée, sans soutien politique, sans armes. Il n'a jamais déclaré la guerre à l'État. C'est l'État qui lui a déclaré la guerre.

Monsieur Muyaya, il ne suffit pas de bien parler à la télévision. Il ne suffit pas d'être éloquent. Ce que le peuple attend, ce sont des actions. Ce que les Banyamulenge attendent, c'est la justice, la reconnaissance de leurs souffrances, la protection, comme tout autre peuple de ce pays.

Vous ne pouvez pas réclamer l'unité nationale en fermant les yeux sur une partie de votre peuple.
Vous ne pouvez pas prêcher la paix en refusant de nommer les injustices.
Et vous ne pouvez pas continuer à ignorer ce que l'Histoire, un jour, mettra en lumière.

Honte à l'hypocrisie. Honte à l'oubli. Honte au silence complice.

Mais sachez une chose : les Banyamulenge ne seront pas exterminés. Ils seront sauvés, non pas par votre gouvernement, mais par leur résilience, leur foi et la justice divine.
Car Dieu n'aime pas les hypocrites.

By 
Felix Serugayi 

serugayifelix5@gmail.com