Wednesday, April 1, 2020

RÉACTION AU MESSAGE D’INTOXICATION DE MR. JUSTIN BITAKWILA

Alors que le monde entier prêche le message de prévention contre la pandémie de Coronavirus, certains politiciens congolais, prêchent toujours la haine et la xénophobie. 
L'article ci-dessous est un message de MR. Enock Ruberangabo contre le discours haineux de son collègue Bitakwira. 

Plus jamais ça: MA REACTION AU MESSAGE                                                            DU DEPUTE ET MINISTRE HONORAIRES, JUSTIN BITAKWIRA

Dans les pays ou les médias traditionnels ne sont pas trop encrés, les réseaux et médias sociaux sont devenus une source d'information, de propagande voire d'intoxication. Ces réseaux sociaux sont à la fois une arme à double tranchant, un outil aussi pour la  paix que pour la mobilisation de la  haine. 

Depuis une année de guerre dans les hauts plateaux du Sud du Sud-Kivu        (Fizi, Uvira et Mwenga-Itombwe), ces médias sociaux ont été mis à contribution pour relayer une guerre de déracinement  d'une Communauté, les Banyamulenge. Malheureusement les conséquencences collatérales touchent aujourd'hui toutes les communautés locales confondues. 

Quand ces messages de haine et de mobilisation pour la violence proviennent encore  des notables et hommes politiques  de hauts niveaux sensés connaître les lois de la République, ils deviennent extrémement dangereux et à l'expérience de la région, le pire ne se fait pas attendre. 

Nous avons suivi avec consternation le message de l'honorable Bitakwira Bihona Justin dans une audio subtilement communiquée dans sa langue maternelle, le kifuliiru avec un niveau linguestique élevé et imagé appelant à la mobilisation des jeunes Bafuliiru pour aller combattre et libérer Minembwe en Terriroire de Fizi et Bijombo dans Uvira. 

Il y a à peu près une année que Minembwe en Territoirre de Fizi- comme bien d'autres entités au niveau national - érigé officiellement par l'Etat congolais en Commune Rurale, fait l'objet  d'attaques régulières venant des combattants Mai-mai en coalition avec les rebelles Burundais ( Red Tabara, FOREBU, FNL ) formés et soutenus par un pays de la sous-région de Grands Lacs, voisin à l'Est de notre pays. 

Rappelons que lors de sa participation à la mission humanitaire qu'avait conduite le Directeur de Cabinet du Chef de l'Etat à Minembwe en juillet 2019 , l'honorable Vital Kamerhe, Ministre de son état encore en  fonction, Mr Bitakwira Justin ne s'était pas empêché à son retour de torpiller la mission en mettant de l'huile sur le feu par des propos mensongers sur les limites de la Commune de Minembwe qui empieteraient, selon lui, sur beaucoup de Territoires en vue d'exacerber les violence de la guerre en cours.

Rappelons ensuite que lors de sa campagne au poste de Gouverneur de Province du Sud-Kivu, une vidéo de sa conférence de presse avait circulé dans ces même réseaux sociaux  entrain de promettre de ramener, en les citant tendrement, ses « baguruguru », entendez ici les  mai-mai dans les rangs de ses gardes de corps exprimant ouvertement ainsi sa proximité avec ces groupes armés qui détruisent sans raisons  les hauts plateaux ci-hauts cités.

De Bijombo à Minembwe en passant par Mikenke, la population rescapée des massacres, vit dans un contexte similaire aux camps de concentration de triste mémoire, confinés, sans accès à leurs champs alors que leurs bétails ont été razziés presqu'en totalité et leurs villages sytématiquement incendiés. On en compte actuellement plus de 125,000 vaches qui ont été emportées par ces groupes armés coalisés détruisant ainsi une bonne partie de l'économie de la Province et rendant leurs propriétaires des des véritables nécessiteux. 

C'est dans le cadre de ramener le climat de paix et de concorde sociale que le Chef de l'Etat Congolais et son Gouvernement,  a engagé des dialogues intracommunautaires à travers le MNS( Mécanisme National de Suivi de l'Accord Cadre d'Addis Abeba) en vue de retablir la sécurité mise en mal par les ennemis de la paix.

Dans le souci de préserver ce climat de dialogue engagé par les Institutions de la République, nous tenons à dénoncer avec la dernière énergie ce n nième message incendiaire d'une personnalité politique et d'effets néfastes que cela pourra avoir en termes de mobilisation pour la violence. 

Dans son message, l'honorable Bitakwira Justin fait ouvertement appel à des levées de fonds pour soutenir ceux qui combattent dans les Hauts Plateaux d'Uvira- Fizi, précisément à Minembwe. Il n'hésite d'appeler à la contribution financière à l'effort de guerre  même  d'une moindre somme allant au coût d'une aiguille. Ce message est apparement destiné spécialement  aux membres de la diaspora Bafuliiru de contribuer en argent et hommes de troupes pour combattre ceux-là qu'il appelle de « Banyarwanda ». Sans hésitation, il affirme que Minembwe est à libérer et croit que quelqu'un de   « sérieux », en s'adressant à un leader de sa Communauté, ancien « marines de l'armée américaine » en diaspora du nom de RUMONGE,  ne devrait prêcher que par l'exemple en établissant son quartier général à Minembwe. 

Dans son message, l'honorable Justin Bitakwira se moque de ceux qui s'investissent pour la cohésion et la cohabitation entre les groupes communautaires. Il se radicalise et révèle que le territoire d'Uvira devrait appartenir exclusivement aux Bafuliiru. Il cite les autres communautés        ( Bashi, Babembe, Banyarwanda entendez ici Banyamulenge, Barundi etc…) comme envahisseurs des postes dans l'administration locale. 

C'est dans ce sens que nous, soucieux de la paix et le vivre ensemble de toutes nos communautés et celles qui ont choisi le Sud-Kivu comme demeure, dénonçons avec la dernière énergie cette attitude qui ne devrait pas caractériser tout citoyen congolais de surcroît homme politique. 

Nous exigeons que ces genres de discours à l'instar de celui prononcé par le député provincial Homer Bulakali il y a quelques mois à Baraka,  fassent l'objet d'investigation par la justice pour reprimer les messages d'appel à la haine et que les organisations  de droits de l'homme s'en saisissent pour les documenter.
Que leurs organisations politiques s'investissent à ne pas compter dans leurs rangs des personnalités qui basent leurs discours politiques sur les appels à la haine ethnique, par ailleurs, condamnables par les lois de la République.
Que les institutions de la République veuillent au grain et mettent hors d'état de nuire des personnalités qui ne jurent que par ces genres de populismes d'un autre âge.

Fait à Bukavu, le 30/03/2020

Enock RUBERANGABO SEBINEZA, député national honoraire

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