Les Tutsis Congolais en général et les Banyamulenge en particulier ont subi des tribulations inédites depuis l'indépendance de la RDC et qui se sont amplifiées au début des années 1990 jusqu'à ce jour.
Dans un premier temps, allant de la contestation de leur nationalité depuis bien avant la conférence nationale souveraine. Par la suite, avec le fameux rapport de la commission Vangu Mambwueni en Aout/1995, l'ultimatum du gouverneur du Sud-Kivu Kyembwa Walumona, de l'appel à l'éradication de la vermine Tutsie du surnommée « verminologue », Yerodia Ndimbasi l'ancien ministre des affaires étrangères ami de l'ancien Président Joseph Désiré Kabila.
Récemment, le candidat malheureux aux élections présidentielles de 2018 Martin Fayulu, cet originaire du Kwilu rappelant Pierre Mulele (le tristement célèbre responsable de la rébellion Muleliste qui avait installé son sanctuaire justement dans les Hauts plateaux d'Itombwe), passant par le Ministre Honoraire Bitakwila Justin et aux autres députés élus ou déchus comme Kaliba Pardonné (seul le pardon divin peut le guérir de cette possession haineuse), jusqu'à l'Evêque d'Uvira Sébastien-Joseph Muyengo Mulombe. Et sans oublier surtout le Nobélisé le réparateur des femmes fistuleuses, Dr. Denis Mukwege.
Delenda Minembwe Est ?
Tout patriote animé d'un esprit de la reconstruction d'une nation meurtrie, telle que notre RDC, aura du mal à devoir expliquer comment la commune de Minembwe rurale (10 Km2) de surcroit, érigée comme plus de 200 autres puisse susciter autant d'inimitiés envers une composante de ses habitants, à l'occurrence les Banyamulenge. Ceci, car son érection (13 juin 2013 – Décret n° 13/029), la nomination et l'installation officielles de son premier Bourgmestre sont non seulement limpide comme l'eau de roche, mais aussi et surtout conformes à la loi.
Cependant, force est de constater que pas mal des compatriotes et non des moindres, de gros calibres se sont évertués à l'accuser d'être à la base des guerres qui ont été dressées en mode de gouvernance dans les hauts plateaux d'Itombwe et d'autres sont allés plus loin en demandant son annulation pure et simple.
Par ailleurs, soulignons que la commune de Minembwe est un alibi utilisé par ces faiseurs de seigneurs de guerre pour offusquer l'intention manifeste de vouloir massacrer voire génocider les seuls Banyamulenge. Pour preuve, de centaines de leurs villages en dehors des limites de la commune ont été détruits avant même l'installation des animateurs de cette commune. Mais, pourquoi cet acharnement sur cette communauté pastorale, paisible et minoritaire surtout ? En effet, depuis la rébellion Muleliste qui avait essaimé au Sud-Kivu jusque vers la fin des années 1970, les deux dernières guerres de 1996-1997 et 1998-2003 ainsi que les troubles qui s'en sont suivies avec la création des multitudes milices partout au pays, surtout au Nord et au Sud-Kivu la communauté de Banyamulenge n'a jamais été en paix.
Sans avoir les réponses précises sur cette épineuse question, quelques hypothèses peuvent être néanmoins avancées.
La première est que la communauté Banyamulenge est une minorité ayant vécu depuis plusieurs décennies sur les hauteurs des Monts Mitumba, une région enclavée et difficile d'accès faute d'infrastructures routières aux services de l'Etat y compris de l'armée. Elle fut donc longtemps non représentée au niveau de divers échelons de la chaine de prises de décisions. Couplé du fait que, le Congo étant ce qu'il est depuis cette soi-disant indépendance qui n'en est pas une, selon le commandant en chef de la Force Publique en 1960 Émile Janssens, la communauté Banyamulenge s'est retrouvée donc non protégée par les différents régimes. A chaque fois qu'elle fut ou qu'elle est menacée, elle n'avait ou fait recours qu'à l'autodéfense locale.
La deuxième et non la moindre est cette cohabitation quasiment non pacifique avec les voisins (notamment les Babembe) depuis les années de la rébellion muleliste agriculteurs jaloux de leur prospérité dans l'élevage du gros et petit bétail. Au fait après avoir décimé les troupeaux du fermier belge Riga à Minembwe et à Mibunda, c'est depuis la rébellion Muleliste majoritairement bembe (de Fizi déclaré naguère Zone rouge) s'était férocement attaquée aux Banyamulenge accusés d'être alliés des forces armées congolaises du régime de Mobutu. Des tueries à grande échelles ainsi que la razzia de leurs vaches furent organisées, avant que les Banyamulenge ne mettent en place une force d'autodéfense locale (les guerriers) qui allait d'abord reconquérir les Moyens et les Hauts-Plateaux et ensuite détruire le maquis de Hewa-Bora de Kabila père que les forces armées zaïroises n'avaient pas réussi à le faire pendant plusieurs années.
La troisième hypothèse et la plus catalytique et aussi contemporaine est celle de la bipolarisation ethnique bantous versus tutsis. Importée en grande partie du passé-trouble des deux pays voisins (Burundi et Rwanda). Ces identités meurtrières ont été des agréments enzymatiques aux troubles qui endeuillent la RDC depuis le début des années 1990 et tout l'espace des pays de la région des Grands Lacs africains.
Pionniers de la haine anti-tutsi
Pour revenir à ces instigateurs politiciens tireurs des ficelles que nous avons évoqués en haut il est difficile d'établir avec exactitude le cerveau moteur de cette galerie des propagandistes de la haine. Cependant, leur modus operandi est littéralement le même, comme s'ils se ressourcent à la même rivière. De la nationalité douteuse, passant à la balkanisation, un petit détour sur Kipupu jusqu'à la commune de Minembwe ceux-ci sont les thèmes qu'ils exploitent mensongèrement qui ont fait et continuent à faire couler beaucoup d'encre et de salives cette année. Juste à titre illustratif quelques pionniers du tribalisme haineux et meurtrier.
Martin Fayulu lors de sa campagne électorale à la présidentielle de 2018 dans laquelle il a essuyé un échec cuisant répondait à la question du journal Jeune Afrique relative à la double nationalité envisagée dans la constitution de le RDC, pourquoi exclue-t-il les ressortissants des pays voisins ? Parce que nos compatriotes du Kivu m'ont dit retoqua – t – il qu'ils ne sont pas prêts à ce que des Rwandais et des Burundais détiennent notre nationalité (https://www.jeuneafrique.com/661490/politique/presidentielle-en-rdc-martin-fayulu-les-sept-leaders-de-lopposition-sont-determines-a-parvenir-a-une-candidature-commune/). Sa réponse tomba comme un couperet, mais montra par ce fait combien le forcené, mal informé de la situation de l'Est du pays et ignorant les moindres notions de la géographie de son propre pays, n'était pas digne d'être un homme d'Etat. Précisons d'ailleurs que la liste de ces extrémistes est bien longue à évoquer cette terminologie à la fois discriminatoire et vexatoire de « nationalité douteuse » des Tutsis congolais. C'est un endoctrinement datant de l'époque du Mobutisme avec la fameuse Loi n° 1981/002 du 29 juin 1981 sur la nationalité zaïroise annulant celle dite perfidement de Barthélemie Bisengimana Rwema de 1971 Loi n° 1981/002 du 29 juin 1981 sur la nationalité zaïroise, 1981/002, 1 July 1981, available at : https://www.refworld.org/docid/3ae6b5b4c.html [accessed 12 October 2020]
A vrai dire, référence faite à ces lois susmentionnées et celle du 18 septembre 1965 voire même de la constitution dite de Luluabourg de 1964 (la plus ancienne), les Banyamulenge ne souffrent en aucun point d'une entorse quelconque à la nationalité congolaise, vu que leur antériorité à l'entité territoriale qui est devenue le Congo-Belge est trop lointaine Décret-Loi du 18 septembre 1965 portant Loi organique relative à la nationalité congolaise. available at : https://citizenshiprightsafrica.org/decret-loi-du-18-septembre-1963-portant-loi-organique-relative-a-la-nationalite-congolaise/?lang=fr. [accessed 12 October 2020]. Seulement, la démarcation due à leur culture, leur mode de vie, leur phénotype et leurs origines rwandaise et burundaise – lointaines soient-elles – ont causé et continuent de provoquer des sentiments d'exclusion chez leurs voisins de telle sorte que les politiciens en mal de positionnement font de ce thème leur fonds de commerce pour des visées électoralistes.
Balkanisation ou Minembwe vendu aux occupants par Tshilombo !
Cette balkanisation imaginaire n'est pas l'apanage d'un seul individu. Elle est brandie à tour de rôle par les différents extrémistes que ce soit au pays comme dans la grande diaspora congolaise. Nous allons parler de quelques figures de proue de la liste des tribalistes atteints d'un racisme primaire qui se sont illustrés dans cette désinformation manipulatrice de la population.
Ngbanda Nzambo Ko Atumba lui-même « balkanisateur » de par sa politique discriminatoire résultante de la rumination de l'échec cuisant que les Kadogo du Sud-Kivu ont infligé au régime de son oncle croulant de Maréchal, en est le pionnier porte-étendard. Spécialiste en dévoiement des informations, le sieur use volontiers cette rengaine comme son fusil d'épaule à la place de la nationalité douteuse de Banyamulenge et appelle constamment les Mai-Mai au soulèvement contre eux, qui seraient utilisés par le Rwanda pour ce faire, https://www.info-apareco.com/2020/06/22/urgent-la-rdc-en-danger-honore-ngbanda-appelle-a-lunite-des-congolais-contre-la-balkanisation-et-au-rassemblement-de-tous-les-mai-mai/.
Les prélats catholiques représentés par le cardinal Fridolin Ambongo qui en janvier dernier et actuellement l'Evêque d'Uvira Monseigneur Sébastien-Joseph Muyengo ont emboité le pas. La conférence de presse que le premier a tenu de son retour à Beni nous a fait poser la question de savoir si les prélats des pays de Grands Lacs africains reçoivent une onction de potions magiques anti-tutsis avant leur ordination ! Car, au Rwanda déjà en 1959 avant l'indépendance et en 1994 lors du génocide des Tutsis, leurs seigneurs Perraudin et Misago débitèrent de similaires venins haineux aux conséquences connues de tous, étant des exemples triptyques. Nous avons décrié ce populisme médiatique du Cardinal comme étant un Homo homini lupus https://fr.igihe.com/cardinal-fridolin-ambongo-le-populisme-mediatique.html.
Que dire encore des prélats pour lesquels la norme du §1er du Code de droit canonique de 1983 demande d'éviter absolument » « tout ce qui ne convient pas à leur état » ? Il est clairement que les clercs ne doivent pas participer activement à la politique discriminatoire. Sont-ils encore ces serviteurs de Dieu appelés à garder son troupeau ou de loups qui sèment des divisions et dévorent en plein jour ? Reconnaissons que les actes de certains clergés dans la région des Grands Lacs africains laissent à désirer et sont condamnables. Au Rwanda, en RDC et au Burundi dans une moindre mesure, ils furent ardemment impliqués dans les actes ignobles de tueries de masses, comme en témoignent régulièrement leurs actes et discours
D'autres et non le moindre non plus, par exemple Freddy Mulongo journaliste congolais vivant en France s'est mis à qualifier la visite des ambassadeurs (USA et ONU) qui s'étaient déplacés visiter les populations en détresse que c'était pour l'installation d'un chef de district et que ceci constitue un signe de la balkanisation https://blogs.mediapart.fr/freddy-mulongo/blog/041020/de-loccupation-la-balkanisation-minembwe-est-vendu-aux-occupants-par-tshilombo. Pourtant, ces diplomates se sont rendus à Minembwe deux jours après l'installation du Bourgmestre de la commune et pour un voyage programmé indifféremment de l'installation du bourgmestre. Mubake Valentin lui, ce transfuge de l'UDPS, estime que l'idée de l'installation est toute autre que la décentralisation mais un projet de balkanisation. https://4pouvoir.cd/installation-de-la-commune-de-minembwe-lidee-est-toute-autre-que-la-decentralisation-mais-un-projet-de-balkanisation-estime-valentin-mubake/.
En outre, les lilliputiens comme Kaliba Pardone présent à l'installation du bourgmestre sans le savoir supputera-t-il le lendemain et le fameux Bitakwila Justin un non-instruit ayant été catapulté ministre on ne sait pas par quelles forces maléfiques des démons de la haine, président du groupe Mai-Mai biloze-bishambuke (entendez détruisons tout) à la tête d'une meute des « bagulugulu bangu » entendez « mes voyous ». Les deux iconoclastes respectivement mubembe et hutu burundais ayant subi sociologiquement une métamorphose et devenu mupfulero, agissent par atavisme, car leurs parents ou leurs frères furent adeptes du mulelisme. De quoi se demander s'ils n'ont pas tiré des leçons de l'échec de leurs géniteurs car les fils de ceux qui les ont combattus sont vivants, actifs et plus qu'aguerri. Selon AssézatJ. et Tourneux M., (2015): « Un État chancelle quand on en ménage les mécontents. Il touche à sa ruine quand la crainte les élève aux premières dignités », (les Principes de politique des souverains, p. 461-502).
Les chimériques républiquettes de l'Est
A l'opposé de ce qui précède, nous assistons ces derniers temps aux démonstrations rappelant les vielles velléités sécessionnistes. Celles-ci s'affichent ouvertement sans que les comploteurs ne soient inquiétés outre mesure. Les Bakata Katanga s'affichent au jour et attaquent la capitale cuprifère sans qu'ils soient démantelés. leur dernière incursion date du 26/09/2020, faisant 20 morts samedi à Lubumbashi dont 16 miliciens et 4 éléments parmi les forces loyalistes, dont un militaire et trois policiers décédés https://actualite.cd/2020/09/27/incursion-bakata-katanga-lubumbashi-le-depute-national-nanou-memba-denonce-des-tueries.
Un peu avant, ce 1er juillet dernier à l'aube de la commémoration de la 60ème anniversaire de l'indépendance à Bukavu on s'est réveillé avec des drapeaux noir-jaune-bleu proclamant une « République du Kivu ». Certaines sources soupçonnent en outre une action des partisans de Vital Kamerhe. https://afrique.lalibre.be/52152/rdcongo-une-republique-du-kivu-revendiquee-a-bukavu/.
Damien Grez (2020)dessinateur-éditorialiste franco-burkinabè du journal Jeune Afrique nous indique que le Nobélisé Mukwege qui s'était déjà fait remarqué dans l'affaire des fausses massacres de Kipupu et dont le rapport Mapping est sa vache laitière egocentrique à l'insu des autres congolais fanatiques, était cité parmi les « balkanisateurs » et il nous affiche même un twitter et une vidéo de 6 :22 minutes sur YouTube dans lequel ce dernier désapprouvait cette création de la République du Kivu. Serait-il réellement impliqué ? Seul sa conscience est témoin. Seulement, qui se sent morveux se mouche, dit-on. https://www.jeuneafrique.com/1011704/politique/chronique-rdc-des-drapeaux-dune-republique-du-kivu-fictive-creent-la-polemique/.
Source:
Cet article par Alain Rumenge est repris ici dans intégralité de Kivu Times
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