*Les Banyamulenge ne sont pas des criminels ni des Banyarwanda comme le prétend faussément l'intoxicateur Bitakwira.*
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Dans un long audio sur l''attaque de Mikenge, l'intoxicateur Bitakwira accuse les Banyamulenge être à l'origine de cette attaque sans même attendre qu'une enquête indépendante et impartiale ait déterminé les auteurs de cette attaque.
Nous dénonçons fermement cette attaque ignoble tout en compatissant avec les familles victimes.
Mais aussi, nous voudrions souligner que les discours de Bitakwira à l'égard des Banyamulenge sont bien connus, car il ne cesse de les accuser d'être les auteurs de tous les massacres qui se sont commis en RDC; des étrangers Banyarwanda qu'il a vu venir dans les années 1960 et qui auraient l'ambition de balkaniser la partie Est de la RDC.
Sans nous attarder sur toutes ces allégations futiles, nous voudrions signaler à nos lecteurs que les Banyamulenge en tant qu'une communauté minoritaire et pacifique, elle n'a jamais entrepris, depuis que la RDC existe, une démarche visant à déstabiliser ni une seule communauté voisine ni même le pays. Et tout ce qui ce qui se dit à leur sujet ne sont que des machinations politiciennes destinées soit à utiliser leur identité à des fins égoïstes soit à les effacer sur le territoire de la RDC, comme c'est le cas actuellement.
Par rapport à leur situation des étrangers en RDC, Réné Loons, l'ancien Administrateur belge, Réné Loons, p.9 reconnaît que l'entrée des Banyamulenge sur le territoire actuel de la RDC s'est réalisée vers *1746-1802* sous le règne du roi Kahindiro du Rwanda.
À cette époque, au niveau de la chefferie de Bafuliru, Kalemera, un hutu originaire du Rwanda était chef à Lemera, l'actuel chef-lieu de la chefferie de Bafuliru. Et c'est probablement de lui que ce lieu tire ce nom, et même le clan de Balemera, un des clans Bafuliru, serait issu de ce chef originaire du Rwanda (document P. Muzaliwa, Conseiller de la chefferie des Bafuliru en 1986).
Et selon Jacques-Marie François, pp. 65-66 l'établissement des ancêtres Banyamulenge à Mulenge jusque dans la partie supérieure de la rivière Sange s'est réalisée sous le règne de mwami de Bafuliru Lwame, probablement avant 1880.
Nous tirons cette hypothèse du fait que le premier Munyamulenge qui s'est installé à Galye en chefferie actuelle de Bavira en 1881 (Weis, p.118) est Ntegetsi, fils de Kaila Sagitwe (le 1er chef Munyamulenge), et demi-frère de Bigimba. Il venait problement de la chefferie de son père à Mulenge et non à Kakamba, qui est le premier site d'établissement des Banyamulenge sur le territoire actuel de la RDC vers 1746-1802.
Réné Loons, p. 9 confirme cette hypothèse de l'établissement des Banyamulenge à Mulenge à l'époque du chef Fuliru Lwamwe alias Mbakwe, et désigne même les entités qui étaient coutumièrement administrées par les chefs Banyamulenge sous l'autoritité des chefs Kaila Sagitwe et Kaila Bigimba. Il s'agit en effet des entités ci-après:
1) Sange-Kigoma: chef Rukalisa (fils de Kaila);
2) Muhanga: Nirimuhanga;
3) Katiaso: Kitimbwa;
4) Mulenge: Mutayega;
5) Kigushu (Lemera): Ngenganie;
6) Mutunda: Shebabukwa;
7) -Kwikabiro: Kasambi;
8) Kihande: Bushembe.
Cette chefferie coutumière des Kaila sera supprimée par le décret du 5 décembre 1933 conformément à la lettre circulaire du 8 novembre 1920 du Ministre L. Frank. Et c'est à cette époque qu'elle a été intégrée dans la chefferie de Bafuliru.
En d'autres termes, dès l'établissement des ancêtres Banyamulenge à Mulenge et dans toutes les contrées supra-citées autour des années 1800, Mulenge a été leur *quasi-capitale*(voir Koen Vlassenroot, p.20).
Par conséquent, le choix du nom de Banyamulenge par les membres de cette communauté n'est pas *arbitraire et ne constitue même pas une tricherie historique,* comme le laisserait penser l'intoxicateur Bitakwira. Au contraire, elle tire son origine de la présence historique prolongée de leurs ancêtres à Mulenge et même de l'autorité coutumière autonome qu'ils y ont exercée jusqu'à à la suppression de leur chefferie en 1933.
*Les Banyamulenge dans la partie de la chefferie actuelle de Bavira*
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Au niveau de la chefferie actuelle des Bavira, les ancêtres Banyamulenge y ont érigé autours des années 1881 à 1884 (Weis, p.118) les circonscriptions indigènes de: Galye, Munanira, Kishembwe et Kalonge-Kataka, qui constituaient le Groupement de Budulege qui fut supprimé en 1953. Au niveau de ce groupement, les Banyamulenge représentaient 86% de la population totale. (Weis, p.117).
Un extrait du registre de Baptêmes de la Paroisse catholique d'Uvira confirme la présence des Banyamulenge au niveau de ces entités à cette époque. Car ce document révèle que le chef Koroli (Corolus) Mushishi est né à Ishenge (village du groupement de Budulege) en *1895.*
Dans le même ordre d'idées, Réné Loons, p. 9 renchérit en montrant les principales entités coutumières qui étaient admnistrées par les chefs Banyamulenge au niveau de l'actuelle chefferie de Bavira, notamment:
1) Mukavugwa: chef Ruhereka (Rwiyereka);
2) Kishembwe : chef Budulege;
3) Shanga (Kataka): chef Sebasamira;
4) Kutshito: Muyengeza;
5) Mwigalie: Nyakabobo;
6) Mukatimuka: Musoso;
7) Munanira: Bururu.
*Dans la partie du territoire de Fizi*
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Signalons d'abord que selon Moeller pp.46-47, le premier clan Babembe à atteindre le territoire de Fizi est celui de Basikalangwa. Et l'époque de son arrivée dans ce milieu est située en 1780. Donc presque à la même période que Banyamulenge dont l'arrivée sur le territoire actuel de la RDC est située à 1746-1802.
L'annexe de l'Arrêté no 15 du du 6 août 1937 portant création du secteur Tanganika nous montre trois circonscriptions indigènes qui étaient coutumièrement administrées par les chefs Banyamulenge, notamment:
1) Lulimba: chef Lutambwe;
2) Kungwe : chef Moasha;
3) Kabungu: chef Sebasasa.
En effet, la tradition orale crédible atteste que le nom de Fizi provient de la réponse que le chef Sebasasa a donnée à l'administreur belge qui voulait connaître le nom des animaux qu'ils avaient trouvés au niveau du site actuel du territoire de Fizi, en lui disant en Swahili que ces animaux étaient des *Fisi*, ou *hyène.* en Français.Et suite à cette réponse du chef Sebasasa, le nom de Fizi a été donné à cette l'entité administrative.
*Au niveau du territoire de Mwenga*
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Le procès-verbal d'expropriation des terres indigènes du secteur d'Itombwe de 1953, nous montre les noms des trois chefs Banyamulenge qui ont été sollicités pour la cession de leurs terres coutumières au profit des sociétés belges d'élevage bovin CFL et SAAK.
En effet, ces chefs et leurs entités coutumières sont:
1) *Chef Muhiri*: entité de Tulambo qui regroupait les villages de Bijanda, Rwamakila, Kuhimbogo, Luhemba et Sekalenga;
2) *Chef Sebasasa*: entité d'Itara qui regroupait les villages de Mahelelo, Ruminiko, Kahango, Kahamba, Lukwiza et Mbakula;
3) *Chef Sebihunga*: entité d'Ilundu qui regroupant les villages de Bidegu et de Kalingi.
Ces trois chefs banyamulenge, avec le chef Mubembe Kilima de Tubangwa ont refusé les indemnités proposées par ces sociétés belges. Cela a valu à Semalinga, l'oncle paternel de chef Muhiri et à chef Kilima un emprisonnement de 6 mois au niveau du territoire de Mwenga. Malheureusement le chef Kilima y succombera de suite de maladie. Paix à son âme.
*Quant à l'occupation du territoire des hauts-plateaux par les Banyamulenge*
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Elle date des années 1880-1900. Et George Weis, p. 148, nous décrit cette situation en ces termes: "Peu avant 1900, quelques familles Tutsi, fuyant le Rwanda, traversèrent la Ruzizi, pénétrèrent au Congo et se fixèrent à Lemera, dans la chefferie des Bafulero; les descendants de ces émigrés gagnèrent la chefferie des Vira et y fondèrent les villages de Galye, Munanira, Kishembwe et Kalonge-Kataka, au-dessus des derniers villages Vira... _Dès leur arrivée, les Ruanda (Banyamulenge actuels) ont, en effet, orienté leur activité pastorale vers le plateau en dehors de champ d'intérêt de l'agricilture vira; ils y ont dispersé les gardiens et leur imense troupeau, 11.000 actuellement ( le livre est de 1959), et poussé quelques familles jusque dans la région de Luemba (Itombwe), soixante kilomètres au sud-ouest d'Uvira, largement au-delà de la limite de la chefferie,_ *mais toujours dans des zones auparavant inoccupées.*
Soulignons pour plus de précision que lorsque Weis parle des chefferies Vira ou Fulero, il se réfère à la situation de ces entités à l'époque de la rédaction de son ouvrage en 1959, lorsque ces entités étaient déjà créées par le colonisateur en 1928.
Mais, la période de l'occupation du plateau (hauts-plateaux) dont il est question, c'est celle de la fondation des villages de Galye, Munanira, Kishembwe, Kalonge-Kataka, Mukavugwa, Kutshito, etc. c-à-d vers la fin du 19ème. Et à cette époque, les subdivisions administratives actuelles en tant que telles n'existaient pas pour que les Bafuliru, Babembe, Banyindu et Bavira prétendent que les Banyamulenge se sont installés sur leurs terres ancestrales. Car, l'auteur a pris le soin de souligner trois vérités importantes à savoir:
1) l'activité pastorale en question a été orientée en dehors du champ d'intérêt d'agricuture Vira;
2) cette activité a été orientée largement au-delà de la limite de la chefferie vira;
3) elle était exercée toujours *dans des zones auparavant inoccupées.*
En d'autres termes, lorsque les Banyamulenge ont commencé à occuper le territoire des hauts-plateaux:
1) il était vide ou inoccupé sur le plan humain;
2) il n'était pas administré par aucune tribu parmi celles qui se prétendent faussement autochtones de ce milieu;
3) Donc, ce territoire était sans maître (une terra nullius), *dont le premier occupant devient le maître incontesté.*
En effet, les pâturages permanents des Banyamulenge au niveau du plateau ont été les sites d'établissement effectif de leurs familles dès qu'ils ont quitté les moyens plateaux à partir des années 1924 (Vlassnroot, p.20, 1938 (année d'arrivée de chef Muhire à Itombwe savane) et 1946-1947 (Weis, 120-121).
*Quant à la situation des Babembe à Itombwe*
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Moeller pp.46-47 parle de leur installation à Itombwe en 1770. Et Itombwe dont il est question c'est *Itombwe forêt* et non *savane.* Ceci s'explique par le fait que les Babembe étant principalement des chasseurs, leur mode de vie s'accomode plus à un milieu propice au gibier de chasse, dont la forêt constitue le milieu par excellence. Contrairement aux Banyamulenge qui préfèrent vivre dans des milieux savaneux à cause de leur activité pastorale.
Quant aux années d'arrivée des trois clans Babembe dominants à Itombwe savane, elles sont bien connues.
En effet,
1) le premier clan Babembe à s' installer à Itombwe savane est celui de *Basikombo* sous la conduite de Sibwila, le père de feus Simon, Bichingini et Shandrack. Les membres de ce clan se sont installés à Kakuku en 1948 en provenance de *Bukungu,* et certains d'entre eux à *Kitopo* dans la forêt d'Itombwe;
2) le second est le clan de *Basimwenda* qui s'est installé à Tubangwa en 1949 en provenance de Luchweko et Kitibingi dans la forêt d'Itombwe. Il est dit que lors de leur arrivée à Itombwe, le véterinaire belge *Résimont* a falli les refouler vers la forêt, parce que craignait-il que leur installation dans ce milieu où étaient présents les éleveurs Banyamulenge allait provoquer des conflits suite à leurs activités conflictuelles d'élevage et d'agricuture; et
3) le clan de Basimuniaka qui s'est installé à Kipombo en 1960 en provenance de d'Ibachilo et Ngomiyana dans la forêt d'Itombwe.
Quant aux chefs Banyamulenge Muhiri et Sebasasa et leurs sujets, ils s'y étaient déjà respectivement établis à partir de 1938 et 1939. Outre cet établissement effectif dans ce milieu au cours de ces années, les Banyamulenge l'exploitaient déjà dans le cadre de l'activité pastorale à partir les années 1920, lorsque leurs compatriotes Babembe vivaient paisiblement au niveau de la forêt d'Itombwe entrain de savourer les produits de chasse.
Ceci étant, la théorie de l'intoxicateur Bitakwira de la défense des terres ancestrales contre l'occupant étranger rwandais dit Munyamulenge ou celle de la balkanisation de ce milieu par ce dernier *est une théorie de diabolisation des Banyamulenge, afin de leur extermination.*
Car, en réalité ce sont les Banyamulenge qui sont les premiers occupants de ce milieu, avant les Babembe, les Bafuliru, les Banyindu et les Bavira qui revendiquent actuellement le territoire des hauts plateaux au prix du sang de leurs victimes.
C'est dans ce cadre que Jacques-Marie François Depelchin a écrit dans sa thèse de doctorat de 1974, p.32 que _"Les hauts-plateaux sont exclusivement habités par les Ruanda (Banyamulenge), des Tutsi pour la plupart._ Ci est là on peut trouver des petites communautés de Nyundu tels qu'à Mirambi et Bijombo.
Et c'est à juste titre que même le recensement de 1954 avait réalisé que les Banyamulenge étaient majoritaires plus que les Bafuliru, Babembe, Banyindu et Batwa au niveau des villages de Bijombo, Kianjovu, et Masango dans une proportion de 45% de la population totale de ce milieu (Weis, p.120).
En conclusion, les Banyamulenge ne sont pas des criminels ni des étrangers en RDC et même des usurpateurs des prétendues terres ancestrales de soi-disant autochtones au niveau des hauts-plateaux tel que le prétend faussément l'intoxicateur Bitakwira. Au contraire, _ils sont les véritables autochtones de tous les hauts-plateaux,_ du fait qu'ils s'y sont installés les premiers.
En outre, ils n'ont jamais songé à la balkanisation de leur milieu d'origine.
Pour obtenir quoi davantage?
Enfin, tous les mensonges de Bitakwira à l'égard des Banyamulenge ne visent qu'une seule chose, *leur anéantissement total sur le territoire congolais.*
C'est pourquoi le Gouvernement congolais à *une obligation impérative de le poursuivre en justice,* s'il n'est pas complice de ses agissements contraires à la loi.
Fait à Nairobi, ce 19/11/2021.
Me Oscar Niyongabo Buzi
Défenseur des droits de l'homme et chercheur indépendant.
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