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Sud-Kivu : «Personne ne devra prétexter ignorer ce qui se passe à Minembwe» (l'interpellation du député Moïse Nyarugabo)
laprunellerdc il y a 26 minutes
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 Le député National Moise Nyarugabo. Ph. Laprunellerdc.info/HDS
La situation reste tendue à Minembwe et ses environs. Depuis plusieurs années la situation dans les hauts plateaux est explosive. Et depuis quelques mois un cycle de violence emporte des vies humaines, des villages et le cheptel.
Le député national élu d'Uvira Moïse Nyarugabo donne son regard sur la situation dans cette région.
Selon Moïse Nyarugabo qui s'est confié à Laprunellerdc.info, depuis samedi 7 septembre les maïmaï Ebuila ont attaqué, incendié et détruit complètement au moins 16 villages. C'est entre autres Linjanja, Lisansi, Bijanda, Ruvumera, Wimbogo, Tulambo, Marunde Rujanika, Marunde Mushambaro, Marunde Muzerwa, Rushasha, Nkango, Bakura, Kwa Kabemba, Murambi, Malanda, Bikuba.
Toutes les populations de ces villages sont dans les brousses en débandade.
Selon lui, ces maïmaï ont emmené des milliers des têtes de bétail: «700 vaches le samedi 7 septembre, plus de 1000 mercredi 11 septembre. Plus ou moins 1000 vaches emportées encore ce jeudi 12 septembre»explique-t-il.
Ces maïmaï, dit-il, avec leurs alliés burundais particulièrement ceux du général Nzabampema ont depuis janvier volé plus de 10000 têtes de bétail et au tour de 3000 pour cette seule semaine.
Dans ce même chapitre explique le député national, pour la journée de ce jeudi 12 septembre, les groupes armés ont attaqué et incendié les villages de Katenga et Kigazura. Il explique que les populations banyamulenge de ces villages ont fui vers Mikenge.
«Le drame est que toutes ces atrocités se font sous la barbe des FARDC. Au tour de ces villages détruits il y a des positions de l'armée à moins de deux Kilomètres pour certains cas. A titre d'exemple il y a une position de l'armée à Mikenge, à Bukunji, à Kipupu, Nyarurambi, Makutano, Bikuba. Il y a des villages qui ont été brûlés sauf les cases où sont logés les militaires c'est le cas de Bikuba et Kwa Kabemba. Les militaires sur terrain disent qu'ils n'ont pas l'ordre de se battre et le commandant région dit qu'ils sont dans une phase de sensibilisation. Et les populations civiles de toutes les communautés sont en train d'errer, de fuir dans tous les sens, sans parler des vies qui sont fauchées. Comment on peut sensibiliser organiser le dialogue sous les crépitements d'armes à feu? »s'interroge le député.
Dans ce chaos, déplore le député national, il y a des assassinats des enlèvements qui visent toutes les communautés. Pour cette seule semaine par exemple, le député cite le cas de Messieurs Iranzi et Munyakazi ( Banyamulenge) ont été tués par balles à Tulambo, Mwanaume Kibunjwa et Miambo ( Bafuliru) ont été tués par balles à Kalingi, mercredi le 11 septembre. Mr David Sekaganda (Munyamulenge) tué par machette à Kitumba et madame Mupanya enlevée par les maïmaï parce que pour ce cas elle était sur une moto. C'est le motard qui a donné les détails de son enlèvement. Depuis, pas de nouvelles. Il rappelle également que le jeudi 12 un notable Mufuliro Monsieur Nalibwini Muninga a été tué par balle en route vers Ibumba.
«Qu'attend-on pour agir vigoureusement ? Les babembe, bafuliro et banyindu sont entrain de quitter Minembwe et les banyamulenge ont tous quitté Mibunda » alerte Moïse Nyarugabo.
Nyarugabo pense qu'on ne peut pas continuer à assister en silence à des massacres à grande échelle.
«Je lance un cri d'alarme un cri de cœur pour que l'Etat prenne au sérieux cette situation et impose la paix, sauve les vies humaines. Pour la diversion, on parle des conflits interethniques. Pourtant ce sont les mêmes groupes armés aux quels l'armé était opposée à Uvira, à Baraka, à Bibokoboko etc… Pourquoi aujourd'hui ça devient un conflit ethnique ? À supposer même que ce soit un conflit ethnique, c'est toujours à l'Etat d'y mettre fin et d'imposer la paix. Qui d'autre? »s'interroge-t-il.
Selon le député, jusque ce vendredi 13 septembre 2019 à 11 heures 20 de Kinshasa, des colonnes des maïmaï par centaines attaquaient les villages de Rutigita, Monyi qui étaient en train de brûler.
«Personne ne devra prétexter ignorer ce qui se passe à Minembwe» conclut Me Moïse Nyarugabo.
Jean-Luc M
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