Tuesday, September 25, 2007

Violence contre Banyamulenge condamnée dans la déclaration de Bruxelles

CONFERENCE SUR LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) ET DANS LA SOUS-REGION DES GRANDS LACS AFRICAINS.


Bruxelles du 6 au 9 septembre 2007


DÉCLARATION – APPEL DE BRUXELLES


Nous, les participants à la présente Conférence sur la paix et le développement en République démocratique du Congo (RDC) et dans la sous-région des Grands Lacs africains, réunis à Bruxelles du 6 au 9 septembre 2007 ;

Profondément préoccupés par l’escalade de la violence du fait de la reprise des affrontements armés entre les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Forces combattantes réfractaires à la politique d’intégration des Armées par le brassage ;

Considérant que les causes de ces affrontements armés sont, entre autres, le refus de brassage pour le gouvernement et la crainte du précédent fâcheux lié à l’assassinat des militaires Tutsi au sein de l’armée nationale pour les forces combattantes réfractaires ;

Préoccupés par les risques d’une nouvelle guerre civile en raison du contexte de léthargie politique et de criminalité généralisée en République démocratique du Congo, la persistance des politiques d’exclusion et de marginalisation des populations rwandophones et des Tutsi, en particulier ;

Soucieux, d’une part, du respect des principes fondamentaux des droits de l'homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance et d’autre part, de la nécessité pour les autorités congolaises de promouvoir une volonté et une politique claire et effective de réconciliation nationale et de rechercher des solutions pacifiques à des questions politiques non encore résolues ;

Rappelant que ces affrontements armés du Sud-Kivu, ainsi que ceux qui se déroulent au Nord-Kivu provoquent un déplacement massif des populations civiles à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ainsi que la destruction des infrastructures de santé et d’éducation, l’insécurité alimentaire, la famine et la malnutrition, la dégradation de l’écosystème et de l’habitat humain ;

Réaffirmant notre attachement aux valeurs africaines de respect de la vie, de tolérance et de dialogue permanent et conscients de nos responsabilités, en tant qu’acteurs de la société civile, d’œuvrer individuellement et collectivement en vue de la réconciliation nationale, de la restauration du capital social et de la confiance mutuelle entre les communautés, de la reconstruction et du développement de la région et de l’avènement d’un avenir meilleur pour les générations futures :

1. Condamnons publiquement l’option militaire levée par le gouvernement congolais et le ciblage ethnique pour régler la question d’intégration des Forces Armées de la République démocratique du Congo(FARDC), étant donné qu’il y a des conflits politiques non encore résolus à l’Est du pays et qu'il y a d’autres forces combattantes non brassées;

2. Dénonçons l’occupation délibérée des villages, de viol des femmes et de vol des vaches par les troupes des Forces Armées Congolaises déployées dans la région de Minembwe au Sud-Kivu, provoquant de nouveau la fuite des Banyamulenge vers le Burundi et le Rwanda.

3. Demandons à la communauté internationale et à la Mission des Nations unies (MONUC) d’exercer les pressions sur le gouvernement et les forces combattantes pour nouer le dialogue en vue de trouver des solutions politiques et pacifiques à ces affrontements ;

4. Exigeons que soit mis un terme à la rwandophobie développée par des groupes radicaux au sein du gouvernement et la menace d’extinction qui plane sur les Tutsi, en particulier ;

5. Exigeons le retrait immédiat et sans condition et le rapatriement dans leurs pays d'origine des combattants étrangers (FDRL, INTERAHAMWE, FNL…), responsables de graves violations des droits de l’homme à l’Est de la République démocratique du Congo(RDC) ;

6. Demandons que le gouvernement de la République démocratique du Congo(RDC) prenne des mesures concrètes et urgentes afin d’assurer la sécurité des populations civiles dans les Provinces du Sud et Nord-Kivu et d'apporter l'assistance nécessaire aux déplacés internes;

7. Lançons un appel urgent à la communauté internationale et aux autres acteurs intéressés (ONGs) en vue d’apporter de l’assistance humanitaire en faveur des victimes de ces affrontements armés, notamment, les déplacés et les réfugiés et à poursuivre son louable appui diplomatique et politique en vue d'aider au rétablissement de la paix dans la région.


8. Considérant par ailleurs que la présente déclaration coïncide avec le troisième anniversaire des massacres des réfugiés Banyamulenge à Gatumba, exigeons que les gouvernements congolais et burundais, ainsi que la Cour Pénale Internationale prennent des mesures urgentes et énergiques pour que les commanditaires et les responsables de ce crime soient poursuivis et traduits devant les tribunaux, et que les victimes obtiennent réparation.


Adoptée à Bruxelles, le 09 septembre 2007


Les Participants

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