3eme anniversaire de massacre des réfugies congolais a Gatumba
Mesdames et Messieurs les Députés et Sénateurs
Mesdames et Messieurs Membres du Gouvernement
Mesdames et Messieurs Représentants des Partis Politiques
Monsieur les Représentants des Missions Diplomatiques accréditées en
RDC
Monsieur le Représentant de la Monuc,
Chers frères et Sœurs, Distingués invites ;
La Communauté Banyamulenge est heureuse de vous voir si nombreux venir s'associer a elle en cette journée commémorative du troisième anniversaire de massacre des réfugies congolais à Gatumba au Burundi dont la Majorité était membres de celle-ci. Votre présence disais-je
est une prévue éloquente de votre amour et compassion à l'égard des survivants de cette tragédie ainsi que de leurs familles ici présentes.
Mesdames et Messieurs les Députés et Sénateurs
Mesdames et Messieurs membres du Gouvernement
Distingués Invités, chers frères et Sœurs,
Pour rappel, des réfugies Banyamulenge et certains de leurs compatriotes bembé fuliru et rundi se sont réfugiés au Burundi fuyant les hostilités qui avaient opposés des éléments de l'Armée congolaise et les tueries sélectives qui ont visés les membres de la dite Communauté civils et militaires à Bukavu, Walungu et Shabunda. En effet, dans la nuit du 13 au 14 août 2004, un commando génocidaire composé selon les témoins des Fnl Palipehutu, des Interahamwes
Rwandais de triste mémoire et des mai mai congolais a fait irruption dans le camp tuant à l'arme à feu et blanche, hommes, femmes et enfants et brûlants leurs corps dans leurs abris de fortune. Le Fnl Palipehutu va revendiquer ce massacre alors que les autres tueurs traverseront nuitamment l'autre rive de la Ruzizi. Des corps calcinés ont inhumés en présence du président Burundais, des Représentants de notre gouvernement, ceux des pays voisins, des Représentants de la Mission Onusienne au Burundi et du Haut Commissariat des Nations
Unies pour les réfugiés. Les allocutions des uns et des autres prononcées ce jour ont été axées sur la mise sur pied d'une commission internationale d'enquête en vue de déterminer les
responsabilité s, l'identification des acteurs et leur traduction devant les juridictions nationales et internationales. Malheureusement, les membres des familles des victimes constatent avec amertume qu'au moment où nous commémorons la troisième année de ce massacre odieux, aucune enquête promise n'a été diligentée. S'il y en a eu, les conclusions, n'ont jamais été rendues publiques et aucun auteur n'a même été traduit devant la justice. C'est ici l'occasion
de rappeler la responsabilité de notre gouvernement qui doit à tout prix défendre la vie des ses citoyens où qu'ils se trouvent. Aujourd'hui, les auteurs autoproclamés sont dans le processus de
partage du pouvoir piloté par la Communauté Internationale alors que leur place se trouve à la Haye, siège de la Cour pénale internationale.
Mesdames et Messieurs les Députés et Sénateurs
Mesdames et Messieurs Membres du Gouvernement
Distingués Invités, chers frères et Sœurs,
La banalisation dont le massacre de Gatumba est l'objet rappelle le Génocide le plus récent ou un million des personnes ont été massacré pendant que la Communauté internationale retirait ses contingents et que toutes les nations du monde assistaient passivement à l'extermination des Tutsis et Hutus modérés.
Mesdames et Messieurs,
Les familles des victimes, malgré la précarité de leur vie, ont saisi le Procureur de la Cour Pénale internationale pour qu'il traduise en justice les auteurs de ce crime contre l'humanité. Nous lançons un appel pathétique à tous les hommes épris de justice d'appuyer cette plainte afin d'éradiquer à jamais la culture de l'impunité.
Mesdames et Messieurs
Distingués invités,
Alors que nous nous souvenons de ce massacre odieux, le spectre des nouveaux massacres et l'extermination de notre Communauté plane toujours à l'horizon. En effet, sans denier à notre Etat le droit de garantir l'ordre et la discipline au sein de son armée, nous assistons malheureusement à une guerre qui se vit dans nos villages de Minembwe où les conséquences humanitaires sont catastrophiques, des informations qui nous parviennent font état des personnes civiles tuées, des vaches pillées, des villageois réfugiés dans la forêt à plus de trois milles mètre d'altitude. Aujourd'hui, des milliers des militaires non brassés sont lancés contre les militaires qui refusent le brassage. Depuis le déclanchement de cette guerre, nos mères, femmes et sœurs sont exposées au viol, nos villages sont incendiés, la rentrée scolaire pour nos enfants est hypothéquée. Minembwe ressemble ce jour à une base militaire comme l'a si bien souhaité un député extrémiste du Sud-Kivu. Nous lançons un appel vibrant à toutes les parties en
conflit de cesser des guerres à répétition.
Mesdames et Messieurs
Distingués et Invités,
Que dire des campagnes d'incitation à la haine ethnique véhiculées au vu et au su de tous par certains élus du peuple, certains opérateurs politiques au travers des médias tant publics que privés sans qu'aucune condamnation officielle ne soit entendue sauf celle de la Monuc comme en témoigne son dernier communiqué que nous saluons à sa juste titre. Nous souhaitons que notre gouvernement punisse le comportement d'incitation à la haine ethnique comme les font les gouvernements occidentaux contre le racisme et l'antisémitisme.
Mesdames et Messieurs
Ce cri qui sort de nos cœurs, ne doit pas offusquer des actes positifs posés par certains gouvernements et organisations pour soulager tant bien que mal les traumatismes des rescapés de Gatumba. Nous pensons spécialement au Gouvernement américain qui a accepté
d'accueillir sur son sol ces rejetés de la société. Nous pensons également à la Monuc qui vient de condamner sans ambages l'incitation à la haine ethnique dont notre Communauté est l'objet dans le prétendu retour des réfugiés de Moba, au gouvernement de la République qui a décidé de diligenter une enquête à Moba. Notre Communauté est résolument engagée dans la voie de la paix et de réconciliation nationale sans lesquelles le développement ne saurait être envisagé. Que le Tout-puissant garde notre pays et ses dirigeants, qu'il garde notre peuple afin que l'amour et la justice soient reconnus à tous et que la discrimination et les massacres soient bannis de la terre des hommes.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
Pour la Communaute Banyamulenge de Kinshasa
Benjamin Serukiza
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